Lentilles, kiwi, lait de chèvre : de nouveaux allergènes à surveiller
Certains aliments comme le kiwi, les pignons de pin ou le sarrasin peuvent être à l'origine de réactions allergiques graves. Pourtant, ces ingrédients ne figurent pas sur la liste des allergènes établie par l'Union européenne. Dans ce contexte, l'Anses souhaite une actualisation de ce document.
Qu'ont en commun le lait de chèvre, les pignons de pin, le sarrasin, le kiwi ou encore les lentilles ? Tous seraient considérés comme des nouveaux allergènes. Et "ces allergènes présenteraient un risque d'anaphylaxie, c'est-à-dire de réaction allergique grave, parfois plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire listés dans le règlement européen", alerte l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un communiqué du 15 février 2019. Saisie par le ministère de la Santé pour faire un état des lieux des nouvelles données scientifiques sur la prévalence des allergies alimentaires en France, l'Anses émet une série de recommandations visant à assurer un meilleur suivi des allergies alimentaires.
Sarrasin, kiwi, lentilles... Quels sont les nouveaux allergènes ?
Grâce aux signalements reçus par le Réseau d'Allergo Vigilance® (RAV) qui recense les cas d'allergies depuis 2002, certains produits ont pu être identifiés comme étant des allergènes émergents :
- le sarrasin,
- le lait des petits ruminants comme la chèvre ou la brebis,
- le kiwi,
- le pignon de pin,
- certaines légumineuses comme les pois ou les lentilles,
- l'α-galactose, un sucre présent dans la viande de tous les mammifères non-primates.
Mieux informer les consommateurs et médecins
Pour le moment, la liste des allergènes devant obligatoirement être mentionnés sur un produit alimentaire ne comporte que 14 ingrédients. Sont concernés les céréales contenant du gluten (blé, seigle, orge, avoine...), les crustacés, les œufs, les arachides, le soja, le lupin ou encore les fruits à coques (amande, noisettes, noix, pistaches...). Toutefois, afin de mieux prévenir le risque d'allergie grave, l'Anses recommande de régulièrement mettre à jour cette liste des allergènes alimentaires. Par ailleurs, elle propose de mettre en place deux guides : d'une part, un livret de bonnes pratiques à destination des médecins, afin d'assurer une meilleure prise en charge et le suivi des personnes allergiques au-delà des centres spécialisés ; d'autre part, un guide spécifique permettant aux personnes allergiques de faire les bons choix en matière de nourriture pendant un voyage à l'étranger ou un vol en avion.
Enfin, les données actuellement disponibles sur le sujet étant insuffisantes, l'Anses recommande aux pouvoirs publics d'améliorer les dispositifs de recueil de données sur les allergènes alimentaires et la prévalence des allergies, dans le but de mieux orienter les études et les recherches sur le sujet.
Bon à savoir : qu'est-ce qu'un allergène ? Il s'agit d'une substance qui - suite à un contact, à une inhalation ou à une ingestion - déclenche ou favorise une allergie, une intolérance ou une réaction du système immunitaire de l'organisme. Selon le règlement européen n°1169/2011 (UE), ces allergènes doivent être clairement indiqués sur les emballages des denrées alimentaires pré-emballées ou à proximité de celles présentées en vrac ou déjà cuisinées (dans les restaurants, les traiteurs, les cantines ou les boucheries par exemple). |
- En savoir plus sur les recommandations de l'Anses au sujet des allergies alimentaires
- Voir la liste des ingrédients allergènes devant être obligatoirement être signalés sur l'emballage
Les signalements reçus par le Réseau dAllergo Vigilance ont permis didentifier des allergènes émergents : le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles. pic.twitter.com/7P3NCfMiMC
— Anses (@Anses_fr) 15 février 2019