Espérance de vie, soins, prévention... Quel bilan pour la santé des Français en 2017 ?
L'OCDE a publié le panorama de santé 2017 des 35 pays qui la composent. Si les Français se positionnent comme des bons élèves en matière d'espérance de vie, ils sont pointés du doigts sur leur retard en matière de vaccination de l'enfant.
Comme chaque année, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dévoile les grands chiffres relatifs à la santé des habitants de ses pays membres. Ainsi, dans son Panorama de la santé 2017, l'Organisation salue les efforts de la France en matière de soins mais pointe du doigt son retard sur la vaccination de l'enfant.
Une espérance de vie à la hausse... mais quelques efforts à fournir côté soins
Globalement, l'espérance de vie s'allonge dans l'ensemble des pays de l'OCDE. "Depuis 1970 l'espérance de vie à la naissance a progressé de plus de 10 ans dans tous les pays de l'OCDE pour atteindre une valeur moyenne de 80,6 ans", souligne le rapport. En la matière, la France fait figure de bonne élève puisque l'espérance de vie de ses habitants atteint 82,4 ans. En cause ? Des modes de vie plus sains, des revenus plus élevés et une meilleure prise en charge par le système de santé.
Côté hospitalisation, en revanche, le pays est à la traîne. En effet, la moyenne du séjour à l'hôpital est de 10 jours. Le développement de la chirurgie ambulatoire est donc préconisé par le rapport. Une conclusion qui s'adosse aux objectifs de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui s'engage à porter d'ici 2022 la proportion des actes de médecine ambulatoire à 55 % et de chirurgie ambulatoire à 70 % contre respectivement 43 % et 54 % aujourd'hui.
Les antibiotiques, encore trop automatiques
Les Français sont les (tristes) champions de la prise d'antibiotiques avec une consommation de 45 % supérieure à la moyenne des pays de l'OCDE. Sujet majeur de coopération entre la France et l'OMS, la lutte contre l'antibiorésistance fait partie du plan du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018.
Bonne prise en charge des crises cardiaques et des maladies circulatoires
Bonne nouvelle, en France, le taux de mortalité par crise cardiaque est l'un des plus faibles de l'ensemble des pays de l'OCDE (39 pour 100 000 habitants contre 112 pour l'OCDE). Qui plus est, le taux de décès du aux maladies circulatoires est bas, avec 164 décès pour 100 000 habitants, comparativement à la moyenne de 282 pour les 35 pays.
Talon d'Achille français : la consommation d'alcool et de tabac
Le rapport soulève la problématique du tabagisme et de la consommation d'alcool en France. Dans les deux cas, le pays est supérieur à la moyenne de l'OCDE avec 22 % des Français de plus de 15 ans qui fument (contre 18 % dans la moyenne de l'OCDE) et près de 19 % des jeunes de 15 ans fument au moins une fois par semaine en France, contre 12 % en moyenne ailleurs.
Côté alcool, le pays se classe parmi les pays de l'OCDE en consommant le plus, avec 11,9 litres d'alcool pur par an et par habitant, contre 9 litres en moyenne dans l'OCDE. Conséquence : 15 000 décès chaque année sont liés à cette consommation. Dans un communiqué de presse faisant suite au rapport de l'OCDE, la ministre de la Santé a réaffirmé sa volonté de combattre les décès "évitables" dans sa Stratégie Nationale de Santé 2017-2022.
Une stratégie vaccinale à renforcer
Le rapport met en lumière la faiblesse de la stratégie française en matière de vaccination de l'enfant. En effet, 9% des petits français d'un an ne sont pas vaccinés contre la rougeole, contre une moyenne 5% dans les pays de l'OCDE. La France est également en avant-dernière position au sein de l'OCDE pour la vaccination infantile contre l'hépatite B. Rappelons que 11 vaccins de la petite enfance seront obligatoires, parmi lesquels les vaccins contre la rougeole et l'hépatite B, au 1er janvier 2018.