Une démocratisation impactante des substituts nicotiniques
"Première génération sans tabac" : c'est l'objectif qu'affichait la ministre de la Santé Agnès Buzyn dans la lutte contre le tabagisme en juillet dernier. Le 1er novembre, l'opération "Moi(s) sans tabac" sera renouvelée pour la seconde année consécutive. D'ici trois ans, le prix du paquet de cigarettes devrait augmenter de 40 %. Pour enrayer les 75 000 décès causés chaque année par le tabac, les pouvoirs publics font de la lutte contre le tabagisme une priorité.
Les substituts nicotiniques : un accès à tous prix
Parallèlement à ces actions et campagnes de sensibilisation gouvernementales, les substituts nicotiniques (gommes, patchs, pastilles, inhalateurs, etc.) sont un moyen efficace de sevrage. Pour preuve, une étude menée par l'OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) à la demande de la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives) qui souligne pour le premier trimestre 2017 une augmentation de 36 % des ventes de dérivés nicotiniques et de 60 % pour les substituts nicotiniques sous forme de timbres transdermiques. Cet accroissement considérable "est sans nul doute un effet du passage de 50 à 150 euros du remboursement forfaitaire des substituts nicotiniques en novembre 2016" expliquent les mêmes auteurs de l'étude.
Des professionnels de santé encadrés et encadrants
Actuellement, pour se faire délivrer ces substituts nicotiniques, les fumeurs peuvent s'adresser, en plus de leurs médecins et des sages-femmes, à des médecins du travail, dentistes, infirmiers et à des kinésithérapeutes autorisés à prescrire des substituts nicotiniques. Dans cette dynamique faisant suite à la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé, pourquoi ne pas autoriser d'autres professions telles que les docteurs en pharmacie des parapharmacies ? Titulaires du même diplôme d'Etat que leurs confrères pharmaciens, ces professionnels sont à même de délivrer des conseils et d'assurer un suivi du sevrage des fumeurs, que l'on sait vulnérables jusqu'à l'arrêt total de leur consommation.
Des substituts nicotiniques à portée de rayon
Au-delà d'un canal d'accompagnement supplémentaire et professionnel via un personnel diplômé, la vente encadrée de substituts nicotiniques dans les parapharmacies pourrait avoir un impact considérable sur les prix. Stimulés par la concurrence, les tarifs seraient plus compétitifs et faciliteraient l'accessibilité aux substituts nicotiniques, notamment auprès du jeune public. Dans cette perspective de démocratisation d'aide au sevrage tabagique, les docteurs en pharmacie des parapharmacies expriment la volonté de pouvoir proposer à la vente des substituts nicotiniques.