Le taux de mortalité du Sida a été divisé par deux depuis 2005
En amont de l'ouverture de la conférence internationale de recherche sur le sida, dimanche à Paris, l'OMS et l'ONUSIDA publient des états des lieux sur l'épidémie de VIH/sida.
Selon un nouveau rapport publié par l'ONUSIDA le 20 juillet 2017, plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès aux traitements, soit 19,5 millions de personnes sur 36,7 millions de porteurs du VIH. De plus, les décès liés au SIDA ont diminué de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016. "Nous avons atteint l'objectif 2015 de 15 millions de personnes sous traitement et nous sommes en train de doubler ce chiffre, pour arriver à 30 millions et atteindre l'objectif 2020", a déclaré Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l'ONUSIDA. C'est en Afrique de l'Est et en Afrique Australe, régions les plus affectées par le VIH (plus de la moitié des personnes contaminées), que les progrès les plus importants ont été réalisés. Ainsi, depuis 2010, les décès ont chuté de 42% et les nouveaux cas d'infection de 29%. Mieux, l'accès au traitement a permis de diminuer de 56% les infections d'enfants. Des résultats qui mettent ainsi ces régions d'Afrique "sur la voie de l'éradication de l'épidémie de SIDA", commente le rapport. Conséquence directe, l'espérance de vie a augmenté de près de 10 ans, entre 2006 et 2016, en Afrique de l'Est et Afrique Australe.
Des progrès inégaux dans le monde
Le rapport ajoute qu'au niveau mondial, les nouveaux cas d'infection par le VIH sont en baisse (-16% entre 2010 et 2016), mais pas au rythme nécessaire pour parvenir aux objectifs mondiaux. En effet, dans la plupart des pays, cette baisse est liée à une intensification de l'accès aux traitements et des politiques de prévention. Mais certains pays demeurent à la traîne, avec des augmentations alarmantes de nouveaux cas d'infections par le VIH. C'est le cas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. De même en Europe de l'est et en Asie centrale, les décès liés au SIDA ont augmenté de manière significative, respectivement de 48% et de 38%.
Le rapport montre en outre qu'en 2016, plus des deux tiers (70%) des personnes porteuses du VIH étaient informées de leur séropositivité. Reste donc 30% des personnes porteuses du VIH qui ne sont toujours pas au courant.
Demain, des traitements moins efficaces ?
L'OMS souligne par ailleurs dans un rapport "HIV drug resistance report 2017", publié également le 20 juillet 2017, que dans 6 des 11 pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine où des enquêtes ont été faites, plus de 10% des patients ont développé une résistance aux traitements antirétroviraux les plus courants. "Cette résistance se développe lorsque les patients ne se conforment pas au traitement prescrit, souvent parce qu'ils ne disposent pas d'un bon accès à des soins de qualité contre le VIH". Aussi, l'OMS recommande à ces pays de revoir d'urgence leurs programmes de traitement du VIH. Car, "si des mesures efficaces ne sont pas prises rapidement", "cette menace croissante pourrait compromettre les progrès mondiaux en matière de traitement et de prévention du VIH."
En France, une étude publiée le 18 juillet 2017 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire par Santé Publique France alerte sur l'épidémie VIH qui serait de plus en plus importante chez les jeunes hommes homosexuels. La fréquence de contamination par le VIH dans cette population est significativement plus élevée à Nice (17,1%), Montpellier (16,9%) et Paris (16%) qu'à Lyon (11,4%) et Lille (7,6%). |