Une avancée permet d'augmenter le nombre de greffons

Bien qu'elle ne permette pas de guérir la mucoviscidose, la transplantation pulmonaire demeure la meilleure solution pour augmenter la durée de vie des patients et améliorer considérablement leur qualité de vie.

Une avancée permet d'augmenter le nombre de greffons
© Siarhei Lenets - 123 RF

Une nouvelle technique faits ses preuves à l'hôpital Foch de Suresnes. Mise au point à Toronto, au Canada, cette technique est testée en France dans le cadre d'un essai clinique coordonné par le Dr Édouard Sage, chirurgien dans le service de chirurgie thoracique et de transplantation pulmonaire. Son objectif ? Augmenter le nombres de greffes en réhabilitant des poumons ex-vivo (en dehors du donneur).

Apporter un nouveau souffle aux greffons. Jusqu'à présent, les greffons provenant de donneurs ne remplissant pas tous les critères pour une transplantation n'étaient tout simplement pas transplantés. Grâce à la technique de réhabilitation ex-vivo, les poumons jugés non transplantables sont reconditionnés, c'est à dire qu'ils sont placés sous une cloche stérile où ils sont ventilés mécaniquement et perfusés avec une solution spécifique. Cette réhabilitation les rend éligibles à la greffe, ils peuvent alors être transplantés chez des malades qui en ont besoin. Entre 2011 et 2013, 32 greffons à critères élargis ont été réhabilités. Parmi ces greffons, 31 ont permis d'effectuer une transplantation, dont 15 auprès de patients atteints de mucoviscidose. Les greffons réhabilités mènent aux mêmes résultats, notamment en terme de qualité de vie et de rejet de greffe, que les greffons conventionnels. Et surtout, l'augmentation du nombre de greffons disponibles permet également de diminuer le temps d'attente pour une greffe qui, hélas, varie encore d'un hôpital à l'autre. 

Pour les patients atteints de mucoviscidose, la greffe pulmonaire est synonyme de renaissance. La mucoviscidose est une maladie génétique touchant les systèmes respiratoire et digestif. En France, elle touche 7 000 personnes, et tous les 3 jours un enfant né atteint de la maladie.
Frédéric, 41 ans, greffé depuis février 2016, confie qu'avant sa transplantation il devait garer sa voiture le plus proche possible des portes du supermarché afin de s'économiser physiquement. Maintenant, il peut porter ses courses et se réjouit même de ses courbatures, signe que ses muscles ont été sollicités. Selon Christophe Pison, pneumologue et professeur au CHU de Grenoble, la greffe pulmonaire réduit également le temps que le malade consacre à son traitement. En effet, il n'occupe le patient que 5 minutes matin et soir, contre presque toute une journée avant transplantation. Aujourd'hui, l'espérance de vie moyenne d'un patient dépasse les 40 ans, alors qu'elle n'était que de 7 ans en 1965. 

Donner son souffle pour lutter contre la mucoviscidose. Organisées par les bénévoles de l'association Vaincre la Mucoviscidose, les Virades de l'espoir attirent chaque année près d'1 million de participants. Le principe ? Donner symboliquement son souffle en accomplissant un effort physique (marche, course à pied, vélo...). Ce grand événement de solidarité qui a lieu dans toute la France, permet de récolter des fonds afin de lutter contre la mucoviscidose mais aussi de sensibiliser le grand public à la maladie. Les fonds collectés lors des Virades de l'espoir représentent près de 50 % du budget annuel de l'association Vaincre la Mucoviscidose. La prochaine édition aura lieu le 25 septembre prochain.

Ci-dessous, une vidéo montrant les temps forts de l'édition 2015, avec notamment la présence de l'acteur François Cluzet, l'un des parrains de l'association.