Urgences : 70% des patients soignés dans l'heure
Une étude de la Drees montre que sept patients sur dix sont pris en charge dans l'heure qui suit leur arrivée et neuf sur dix sont orientés et accueillis par le personnel soignant dans la demi-heure.
En terme d'attente, d'accueil ou de soins, le service des urgences est souvent mal perçu par les Français. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) met fin à ces idées reçues à travers une étude publiée le 13 août et menée dans la quasi-totalité des services d'urgences de France : 734 services sur 736 ont accepté de remplir un questionnaire évaluant l'accueil et la prise en charge des patients. Résultat : pour 9 patients sur 10, l'accueil et l'orientation aux urgences se font dans la demi-heure qui suit leur arrivée et 7 sur 10 sont soignés dans l'heure.
Une évaluation rapide par un infirmier. "L’enregistrement à l’accueil des urgences s’effectue dès l’arrivée : les trois quarts des patients sont enregistrés dans le service des urgences dans les cinq minutes qui suivent leur arrivée, et seulement 5 % d’entre eux attendent au moins 15 minutes entre l’entrée et l’enregistrement", précise l'étude. Suite à cette procédure, le patient est accueilli et examiné par un infirmier qui l'orientera selon son état de santé. De manière générale, les personnes qui arrivent aux urgences pour des problèmes respiratoires, cardio-vasculaires ou neurologiques attendent moins longtemps avant d'être pris en charge, par rapport à ceux qui viennent pour des motifs gynécologiques ou rhumatologiques (notamment les personnes âgées).
Selon la Drees, "la moitié des patients sont vus par un infirmier moins de 4 minutes après l’enregistrement". Seul un patient sur dix attend plus de 30 minutes avant la première évaluation, délai que la Société française de médecine d'urgence (SFMU) recommande de ne pas dépasser. Mais cette attente dépend de plusieurs critères : d'une part de la densité du personnel présent et d'autre part de l'état de santé des patients, ainsi que du moment de la journée. "Ceux qui sont amenés par les pompiers ou par le SMUR (respectivement 7 % et 4 % des patients), attendent moins souvent" que les autres. Les soins débutent plus rapidement aussi "pour les patients dont le pronostic vital est engagé, pour les patients attendus, et ceux qui sont arrivés en dehors des pics d'activités".
Le temps d'attente augmente en fonction des examens complémentaires. Selon l'étude, un patient qui vient pour une simple consultation reste dans la moitié des cas moins de 74 minutes en moyenne. Mais lorsque la consultation nécessite un acte de soin (pansements, points de suture, scanner, radio...), l'attente est plus longue. Les délais s'allongent encore plus lorsqu'il faut effectuer une prise de sang. Dans ce cas, la moitié des patients attendent plus de 168 minutes, soit une heure et demie de plus qu'une simple consultation.
La disponibilité des lits influe aussi sur la durée du passage aux urgences. La Drees pointe du doigt les difficultés à trouver un lit pour les patients qui doivent être hospitalisés suite à leur état de santé. "Dans près de la moitié des cas, la place est trouvée en moins de 15 minutes et dans 80% des cas, un seul appel suffit pour trouver un lit au patient". Néanmoins, il arrive parfois d'attendre bien plus longtemps : "dans un cas sur dix, il faut attendre presque 4 heures", souligne l'étude.