Médicaments : les pharmacies souffrent de ruptures de stock
Selon une information du Parisien, les pharmacies seraient en rupture de stock pour 300 médicaments. Des ruptures d’approvisionnement qui ont été multipliées par dix en sept ans.
Plusieurs centaines de médicaments et vaccins seraient à ce jour introuvables en raison de pénurie, selon Le Parisien du lundi 10 août. Un pharmacien des Hauts-de-Seine affirme dans les colonnes du quotidien que "depuis mai, 300 médicaments s’affichent en rupture de stock sur les listings des fournisseurs" précisant que "tous les fabricants sont concernés". Celui-ci estime par ailleurs qu’il reçoit chaque jour "au moins un patient auquel il ne peut fournir un des médicaments qui lui a été prescrit".
Divers médicaments touchés. Parmi les produits manquants, Le Parisien liste l’Inspra, l’Exforge et le Rasilez qui soignent l’hypertension. La pénurie touche également l’immunosuppresseur Enbrel, certains médicaments rares (contre la maladie de Parkinson, par exemple) et des vaccins tels qu’Infanrix et Priorix. La rupture de stock des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la polio ainsi que la coqueluche, est constatée depuis mars dernier. C’est également le cas pour le vaccin contre la tuberculose (BCG).
Des ruptures de stock multipliées par dix en sept ans. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) assure que cette situation dure depuis 2008 et que les ruptures d’approvisionnement de médicaments ont été multipliées par dix en sept ans. Selon le pharmacien, cette pénurie est due au "contingentement", c’est-à-dire au fait que les laboratoires limitent volontairement le nombre de boîtes mises à disposition des fournisseurs pour les empêcher de vendre leurs médicaments à l’étranger. L’Académie nationale de pharmacie assure de son côté que "14% des ruptures de stocks de médicaments auraient pour origine une difficulté d’approvisionnement en matières premières".
Une loi pour mieux encadrer la disponibilité des médicaments. Pour remédier au problème, le projet de loi Santé de Marisol Touraine prévoit de mieux encadrer la disponibilité des médicaments en France. La mise en place d’une liste de "médicaments d’intérêt thérapeutique majeur", soit les anesthésiques généraux, les antibiotiques, les anticancéreux et les antirétroviraux, est également envisagée. Les laboratoires seraient alors tenus de relancer ou d’assurer la production et l’approvisionnement aux fournisseurs. Le projet doit être discuté en septembre au Sénat. En attendant, des "alternatives" sont toutefois possibles pour faire face à cette pénurie, assure au Parisien Dominique Debourges, responsable du pôle contrôle du marché à l'ANSM. Les médicaments en rupture de stock peuvent par exemple être remplacés par des produits similaires.