Les parents d'Ayana consentent finalement à la laisser partir
Un bébé de 7 mois est plongé dans le coma depuis plus de quarante jours à la suite d’une forte fièvre apparue après une vaccination. Ses parents vont porter plainte contre le CHU d’Angers où elle est hospitalisée.
C’est une décision lourde et difficile que les jeunes parents de la petite Ayana ont dû prendre ce dimanche 21 juin. Ils ont finalement consenti à la mort programmée de leur fille, à l’issue d’une expertise médicale.
Tout commence début mai. Le 5 mai dernier, la petite Ayana reçoit une injection du vaccin DT Polio. Mais problème : dans la nuit qui suit la vaccination, la petite fille devient fiévreuse. Sa température monte jusqu’à 42,5°C et provoque des convulsions. Paniqués les parents appellent le Samu, mais selon ces derniers, ils refusent alors de se déplacer et leur conseillent simplement de lui donner du paracétamol. La nuit passe, et l’état de la petite fille s’aggrave. Le lendemain, elle est conduite en urgence à l’hôpital d’Alençon, avant d'être hospitalisée depuis la mi-mai au CHU d’Angers, où elle est placée sous assistance respiratoire en coma artificiel.
En début de semaine dernière, estimant que les soins prodigués relevaient aujourd’hui de l’acharnement thérapeutique, l’équipe de réanimation pédiatrique a fait part à la famille de sa décision de les interrompre. Les médecins qui la prennent en charge ont en effet expliqué aux parents que l’état de leur petite fille était irréversible. Mais les parents sous le choc et visiblement mal accompagnés, s'opposent alors à cette décision. "Si j’avais à débrancher ma fille et que peu de temps après j’apprends qu’il y avait une autre solution, ce serait l’effondrement total", expliquait vendredi la mère de l’enfant, Julie, au micro de RTL. Les parents ont donc saisi la justice afin qu’un expert donne un second avis. Hier, c’est au bout d’un échange de plus de deux heures avec le médecin expert, que les parents ont finalement décidé de laisser partir leur fille. "Les conclusions de l’expert sont formelles : cet enfant a un cerveau irrémédiablement détruit", a expliqué à l’AFP Emmanuel Ludot, l’avocat des parents, qui a assisté aux échanges de plus de deux heures entre la famille, l’expert et l’équipe médicale entourant le nourrisson. "La mort du bébé va être programmée d’ici six à huit jours", a annoncé un peu plus tard, la voix brisée par l’émotion et les larmes aux yeux la maman d'Ayana. Ne souhaitant pas s’exprimer davantage, elle a expliqué qu’elle et son mari allaient désormais veiller leur bébé avant son départ.
Le combat judiciaire commence. Les parents ont porté plainte contre le Samu pour non assistance à personne en danger. L’avocat de la famille a pour sa part annoncé qu’il allait désormais "s’atteler à démontrer la responsabilité lourde du SAMU d’Alençon dont l’attitude [lui] paraît contraire aux règles élémentaires". "Cette enfant a eu le cerveau détruit par une hyperthermie maligne. C’est la fièvre de 42,5 °C qui est à l’origine de cette destruction. Si cette fièvre avait été traitée en temps et en heure, nous ne serions pas au chevet d’un bébé qui est sur le point de mourir", a-t-il encore lancé.
Que faire en cas de fièvre chez le bébé ? La fièvre est l’une des craintes les plus fréquentes chez les jeunes parents. En effet, lorsque la température monte en flèche, il n’est pas toujours évident de savoir comment réagir. Rappelons que la fièvre est une réaction qui permet à l’enfant de se défendre contre les micro-organismes qui l’attaquent. On parle de fièvre quand la température dépasse 38°C. Mais c’est surtout le comportement de l’enfant qui doit alerter les parents. Face à un enfant qui ne joue pas, qui ne sourit pas, qui est étonnamment calme et amorphe ou encore irritable, et qui manifeste un comportement inhabituel, il faut consulter rapidement, même s’il n’a "que" 38°C. Tout changement physique doit également alerter : un teint très pâle voire gris, des lèvres cyanosées... En pleine journée, en cas de fièvre associée à un changement de comportement ou qui ne passe pas, il faut consulter le pédiatre dans la journée. Si aucun rendez-vous n'est possible ou que cela arrive pendant la nuit, rendez-vous dans un service d'urgences pédiatriques. Les réactions fébriles qui surviennent à la suite des vaccins (dans les 24h à 48h) sont très rares.