8 traitements et 2 vaccins à l'essai contre Ebola
Pour faire face à l'épidémie du virus Ebola, l'OMS propose des traitements et vaccins à développer au plus vite, soit pour un usage généralisé avant fin 2014.
C'est à l'occasion d'une réunion de l'OMS à Genève jeudi dernier que 200 experts ont fait le point sur les moyens de lutte contre Ebola. Il en ressort que huit traitements et deux vaccins vont être développés en priorité. Pour l'heure, aucun d'entre eux n'a été cliniquement prouvé mais des mesures exceptionnelles vont être mises en place pour "accélérer le rythme des essais cliniques". Objectif : généraliser leur usage avant fin 2014. "D'ici là, seules de petites quantités pouvant aller jusqu'à quelques doses/traitements seront disponibles", a indiqué l'OMS, soulignant que le développement et l'évaluation clinique de ces traitements prendraient "jusqu'à 10 ans dans des circonstances normales".
Le sérum ZMapp en rupture de stock. La flambée actuelle de virus Ebola qui ne cesse de s'étendre en Afrique de l'Ouest est sans précédent. Début d'août, un comité d'experts réunis par l'OMS avait donné son feu vert aux traitements expérimentaux, vu les circonstances particulières de cette flambée. Depuis, les stocks du sérum ZMapp, un traitement prometteur contre le virus Ebola testé pour la première fois fin juillet sur des humains mais difficile à produire en grande quantité, se sont épuisés. L'OMS espère que les efforts en cours pour accroître sa production permettront d'obtenir "quelques centaines de doses d'ici fin 2014".
Il y a urgence. Comme ne cesse de le répéter Médecins sans Frontières, les pays touchés par le virus Ebola en Afrique de l'Ouest ne pourront pas s'en sortir tant que la communauté internationale ne réagira pas. "Six mois après son début, le monde est en train de perdre la bataille contre la pire épidémie d'Ebola de l'Histoire, a martelé sa présidente, le Dr Joanne Liu. Les dirigeants mondiaux n'arrivent pas à faire face à cette menace transnationale. [...] Les Etats ont rallié une sorte de coalition mondiale de l'inaction". Un point de vue partagé par la directrice de l'Institut sénégalais de santé et développement (Ised), Anta Tal-Dia, présente à la réunion de l'OMS à Genève : "La situation est assez alarmante. Dans les pays où l'épidémie s'est déclarée, nous avons vu que les systèmes de santé (...) n'ont pas pu faire face réellement à cette épidémie. La riposte doit être beaucoup plus rigoureuse".
Dans son dernier décompte diffusé jeudi, l'OMS fait état de 1 841 morts sur 3 665 cas pour les trois pays ouest-africains les plus atteints (Guinée, Liberia, Sierra Leone). Mercredi, la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan avait cependant avancé le chiffre de 1 900 tués devant la presse, sans entrer dans le détail des bilans.
En vidéo : l'OMS fait le point sur les traitements contre Ebola