Mobilisation exceptionnelle contre le chikungunya aux Antilles
Le gouvernement renforce son plan de lutte contre les moustiques et organise l'offre de soins pour faire face à l'épidémie de chikungunya qui touche la Guadeloupe et la Martinique.
Avec plus de 46 000 cas en Guadeloupe et 37 000 cas en Martinique, l'épidémie de chikungunya continue de s'intensifier dans les Antilles. Le gouvernement passe donc à la vitesse supérieure en renforçant la mobilisation sur place. Selon un communiqué conjoint du ministère de la Santé, du ministère de l'Intérieur et du ministère des Outre-mer, publié ce dimanche, de nouvelles mesures vont être mises en place afin de limiter l'épidémie.
Opérations "coup de poing" contre les moustiques. Jeudi, Marisol Touraine avait annoncé avoir saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour "lui demander de faire diffuser dans les territoires concernés des messages d'information et de prévention à destination de la population". Objectif : rappeler les bons gestes pour se protéger des moustiques et inciter les populations à la destruction manuelle des gîtes larvaires à proximité des habitations.
Des mesures indispensables selon le docteur Harold Noël, épidémiologiste à l'Institut de veille sanitaire (InVS), joint par le Journal des Femmes :
"Le plus important est de responsabiliser les gens. En effet, la plupart des zones d'eaux stagnantes, où se multiplient les moustiques, se situent au sein des habitations, dans les jardins, dans les gouttières, etc. C'est donc de la responsabilité de chacun de s'en occuper et c'est un point sur lequel on insiste beaucoup. Il faut savoir qu'une telle épidémie a des répercussions sanitaires, sociales mais aussi économiques. Toute la région peut se retrouver "grippée", voire paralysée à cause de ce virus."
Des opérations de nettoyage de l'environnement ont de plus été menées à l'occasion d'actions "coup de poing" par les services de l'Etat en étroite collaboration avec les collectivités locales, explique le communiqué.
Pompiers et militaires mobilisés. Et pour renforcer cette lutte anti-vectorielle, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) du ministère de l'Intérieur a envoyé une "mission d'appui de la sécurité civile pour anticiper et planifier une action d'ampleur, en complément des moyens locaux déjà mis en œuvre, en fonction des besoins spécifiques identifiés." Enfin, une quarantaine de sapeurs-pompiers et des militaires de la sécurité civile de métropole sont prêts à être engagés dès le début du mois de juillet.
L'offre de soins se réorganise pour faire face à l'épidémie. Une attention particulière est portée sur l'adaptation de l'offre de soins pour faire face à cette épidémie. Ainsi, les médecins libéraux et les établissements hospitaliers s'organisent pour optimiser les moyens humains et matériels en cas d'aggravation de l'épidémie. "Il s'agit de disposer des ressources humaines et matérielles suffisantes, le moment venu, pour assurer les consultations et prendre en charge les malades du Chikungunya", précise le communiqué.
La situation pourrait empirer. Alors que le pic épidémique n'est pas encore atteint, les spécialistes craignent que la saison des pluies favorise encore davantage la prolifération des moustiques tigres, qui transmettent le virus. Par ailleurs les flux de voyageurs pendant les vacances pourraient faire démarrer une épidémie en métropole, où le moustique tigre est implanté dans 18 départements. Si on dénombre déjà 70 cas importés, aucun cas autochtone n'est recensé. Pour le moment.