Le taux de survie s'améliore pour la plupart des tumeurs
Une étude épidémiologique qui porte sur les nouveaux cas de cancers diagnostiqués entre 1989 et 2007 annonce une amélioration de la survie pour la plupart des cancers en France.
Selon le rapport "Survie des personnes atteintes de cancer en France 1989-2007" , que publient le réseau des registres des cancers Francim, le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL), l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national du cancer (INCa) ce 7 février 2013, la survie des patients souffrant de cancer s'améliore. L'enquête porte sur 427 000 personnes, soit tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les patients âgés de plus de 15 ans, recensés dans les 12 départements couverts par les registres participant à ce travail. Au total, 47 localisations de cancers ont été analysées. Les progrès thérapeutiques et la précocité des diagnostics ont favorisé cette amélioration, notamment pour les cancers les plus courants (prostate, sein, colon). Le taux de survie après un cancer de la prostate est ainsi passé de 70 % en 1990 à 90 % en 2002, notamment grâce au développement du "dépistage individuel par le dosage des PSA et au bénéfice de la prise en charge précoce", note le rapport. Pour le cancer du sein, la survie à cinq ans est passée de 81 % en 1990 à 89 % en 2002. Quant à la survie du cancer du col de l'utérus, elle a par contre légèrement diminué, passant de 68 % en 1990 à 64 % en 2002. "Cette tendance est paradoxalement le résultat "positif" du dépistage par frottis qui existe en France depuis 25 ans", précise le rapport. En effet, le dépistage permet de repérer des lésions précancéreuses à un stade précoce. Les cancers diagnostiqués au stade invasif sont donc moins nombreux, mais ils comportent une proportion plus importante de cancers de mauvais pronostic, d'où la diminution de la survie au cours de la période d'étude.
Reste qu'il persiste d'énormes disparités selon la localisation de la tumeur : le taux de survie à 10 ans est de 93 % pour le cancer du testicule mais de moins de 10 % pour certaines tumeurs. Ainsi, les cancers liés à l'alcool et au tabac continuent à être de mauvais pronostic, en particulier chez les hommes, plus touchés par ces cancers que les femmes (ils représentent 40 % des cancers chez l'homme et seulement 16 % chez les femmes). "A l'heure actuelle, la meilleure arme pour lutter contre cette mortalité reste la lutte contre le tabagisme et les actions de prévention", concluent les auteurs du rapport.
Sources : Communiqué de presse InVS, 7 février 201, "Survie des personnes atteintes de cancer en France 1989-2007".