Les Français en manque de sommeil
D'après des études diverses publiées aujourd'hui, les Français dormiraient en moyenne 7 heures par nuit, mais les nouvelles habitudes de vie des Français affectent la durée et la qualité de leur sommeil.
Les Français dorment peu et mal et les troubles du sommeil concerneraient l'intégralité de la population. Voici ce qu'affirment de différentes études publiées aujourd'hui dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH). D'après une enquête de l'Inpes (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) réalisée en 2010 auprès de 27 653 individus âgés entre 15 et 85 ans, le temps de sommeil moyen de Français est de 7h13. 15,8 % des interrogés souffrirait d'insomnie chronique, un trouble qui affecterait notamment les femmes (19,3 %) et les hommes âgés entre 45-54 ans (18%). Ces données confirment les résultats d'une étude ESPS (Enquête sur la Sante et la Protection Sociale) parue en 2008. Parmi les 12 636 individus interrogés (des résidents en métropole âgés de 16 ans et plus), une personne sur cinq était victime d'une insomnie chronique. Ce trouble aurait des retentissements diurnes non négligeables tels que la fatigue ou une somnolence excessive. Pour y faire face, 22 % des insomniaques prendraient des médicaments pour dormir.
Même les adolescents dorment de moins un moins. Alors qu'ils nécessiteraient de longues nuits (8-9 heures) de repos, ils cumulent les "dettes de sommeil". Les plus jeunes sont les plus vertueux : un adolescent de 11 ans ayant cours le lendemain dort en moyenne 9h26 par jour. En revanche, un ado de 15 ans dort à peine 7h55. La faute aux nouvelles technologies. Car l'accès aux écrans, à Internet et aux téléphones portables le soir ne serait pas propice au sommeil des plus jeunes. Les tablettes et les Smartphones ne sont pas les seuls responsables du manque de sommeil des adolescents (et de celui des adultes). Car des syndromes tels que les apnées du sommeil empêchent elles aussi de bien dormir et entraînent des somnolences journalières. En France cette pathologie, qui se manifeste par des ronflements, concernerait 4,9 % de la population. Seulement 15 % des apnéiques aurait bénéficié d'un enregistrement du sommeil, l'examen permettant de diagnostiquer la maladie. D'après les chercheurs, ces données démontrent qu'en France, les apnées du sommeil "sont fréquentes et sous-exploré[e]s".