"Après mon cancer du sein, je veux aider les autres" Le Diep, pour une reconstruction mammaire très naturelle
Avez-vous eu recours à la reconstruction suite à cette mastectomie ? Si oui, combien de temps après ?
Ester Lynne : Malgré ce cancer du sein pour lequel j'ai dû subir une ablation de mon sein, je me permets des décolletés !
J'ai eu la chance de trouver une technique de reconstruction naturelle, avec mes propres tissus donc et sans prothèse : il s'agit du Diep. C'est une technique ultramoderne, pour laquelle il n'est pas utile de se faire réopérer ultérieurement (contrairement aux prothèses pour lesquelles il faut avoir recours à des changements ultérieurs). Elle est encore méconnue en France, mais va se développer car, avec d'autres opérées, nous avons fondé une association, que vous pouvez trouver sur www.diep-asso.fr. Cette association milite pour que cette technique de reconstruction soit connue des patientes, car les chirurgiens n'informent pas toujours...
Cette opération est elle remboursée par la sécu ?
Le Diep est pris en charge par la sécu, même si pour l'instant cette technique est sans nomenclature (l'association se charge aussi d'obtenir une nomenclature) car les chirurgiens qui la pratiquent la codifient comme la technique qui lui est apparentée mais qui, elle, nécessite le prélèvement d'un muscle. Le Diep, ce n'est rien que du naturel, et sans muscle, ce qui donne un aspect très similaire au sein d'origine.
Quel aspect a le sein après une reconstruction mammaire ? Peuvent-ils le faire ressembler au maximum à l'autre ?
Oui tout à fait ! Ils se ressemblent énormément, même s'il faut garder en tête que le sein est un sein reconstruit et qu'il ne sera jamais comme celui d'avant. Mais avec le Diep, l'aspect extérieur, le tomber et même le toucher peuvent tromper plus d'un connaisseur !
Quels sont les risques d'une reconstruction si jamais vous faisiez une rechute ?
Il n'y a aucun risque particulier après une reconstruction. Au contraire, en pratiquant l'ablation de mon sein, j'ai évité les risques de récidive dans ce même sein, qui sont très fréquents dans les deux premières années après le diagnostic. Je suis maintenant à + 3 ans, j'ai deux seins, un chouette décolleté, et je continue à me surveiller. Je ne suis pas à l'abri d'une récidive dans l'autre sein, ni même à l'abri d'un autre cancer. D'où la surveillance...