Les symptômes typiques d'un adénome de la prostate (fréquent après 50 ans)
C'est une pathologie du vieillissement de l'homme à ne pas négliger.
La prostate est une glande qui fait partie de l'appareil génital de l'homme. Elle se trouve juste en-dessous de la vessie, en avant du rectum. Chez le jeune homme, sa forme et sa taille sont comparables à celles d'une châtaigne. Avec l'âge, la glande a tendance à prendre du volume : c'est ce qu'on appelle l'hypertrophie ou adénome de la prostate. "L'hypertrophie bénigne de la prostate est une pathologie du vieillissement : nous n'en voyons jamais avant l'âge de 50 ans, nous explique le Pr Benoît Peyronnet, chirurgien urologue au CHU de Rennes. Il est estimé que plus de 50 % des hommes âgés de plus de 80 ans présentent une hypertrophie bénigne de la prostate."
Cette augmentation anormale du volume de la prostate est bénigne et "ne prédispose pas du tout au cancer de la prostate" nous rassure le Pr Benoît Peyronnet. Mais elle peut occasionner des symptômes désagréables pour l'homme. Ces symptômes surviennent lorsque le canal urinaire qui traverse la prostate, l'urètre, est obstrué par l'augmentation du volume de la glande, empêchant le bon écoulement de l'urine. "Les symptômes de l'adénome de la prostate sont assez vastes et multiples. Les premiers signes sont surtout urinaires : ce sont des symptômes du bas appareil urinaire. Traditionnellement, ce qui gêne le plus les patients est l'envie fréquente d'uriner (pollakiurie), notamment la nuit. Ce symptôme peut être un point d'appel vers l'hypertrophie de la prostate", détaille le chirurgien urologue.
Concrètement, le patient doit uriner en urgence et a des difficultés à se retenir. Un patient souffrant de pollakiurie nocturne peut uriner plus de 5 fois par nuit. Celui qui souffre de pollakiurie en journée éprouve un besoin d'uriner moins de deux heures après avoir fini d'uriner. Parmi les autres symptômes évocateurs d'un adénome de la prostate, une diminution de la force du jet urinaire : "Le jet d'urine est faible, le patient se sent obligé de pousser sur sa vessie pour uriner", continue notre interlocuteur. Le démarrage du jet peut aussi être retardé. "Les gouttes retardataires peuvent être évocatrices d'une hypertrophie bénigne de la prostate avec parfois une sensation douloureuse de vessie pleine", continue le Pr Peyronnet. Ces symptômes sont généralement bien supportés par le patient.
La principale complication de l'adénome de la prostate est la rétention aiguë d'urine ou du globe vésical. "La version avancée de la rétention aiguë est la rétention chronique d'urine qui, non diagnostiquée, peut avoir des répercussions sur les reins." L'autre complication est l'infection urinaire, entraînant l'infection de la prostate nommée prostatite. "Dans des conditions extrêmement rares, l'adénome de la prostate peut engendrer une insuffisance rénale pouvant aller jusqu'à la dialyse." Enfin, l'adénome altère la vessie "qui devient flasque et moins souple. Elle ne transmet plus le signal douloureux, entraînant le phénomène de la "baignoire qui déborde", explique notre expert. Aussi, "si des symptômes apparaissent, il est important de consulter sans attendre".