A partir de quel âge commence-t-on à ressembler à sa mère ?

Traits physiques, comportement, habitudes…

A partir de quel âge commence-t-on à ressembler à sa mère ?
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Le processus psychologique d'imitation commence très tôt dans la vie. Il y a un rôle d'identification plus important entre enfants et parents du même sexe, c'est ce que l'on appelle le genre du même. On s'identifie plus facilement au parent du même sexe tout en étant dans l'opposition parce qu'il faut bien se différencier de l'autre. "Le type d'attachement que l'on a développé avec sa propre mère est primordial car il va jouer dans les phénomènes d'identification. Si on a un style d'attachement insécure, l'identification va être plus compliquée car la mère n'est pas un modèle sécurisant pour soi-même", développe le psychologue clinicien Sébastien Garnero pour Le Journal des Femmes.

"Évidemment, sur le plan physique, la ressemblance est possible car il y a une part importante de génétique. Cette ressemblance physique peut contribuer à l'identification et à l'imitation. Mais sur le plan de la personnalité, il y a trois possibilités : on peut se construire en opposition à sa propre mère, s'inscrire dans la reproduction du même, ou être dans une forme de résilience qui consiste à considérer le modèle que l'on a eu en prenant ce qu'il y a de bon et en enlevant ce qu'il y a de mauvais afin d'être créatrice de son propre modèle", poursuit notre interlocuteur.

Selon une étude menée par le Dr Julian De Silva, chirurgien esthétique britannique, c'est à l'âge de 33 ans que les femmes commenceraient à ressembler à leur mère. Pour parvenir à cette conclusion, il a interrogé 2000 hommes et femmes. Et pour cause, la trentaine coïncide avec le moment où l'on devient mère à son tour. En Grande-Bretagne, l'âge de 33 ans correspond à la venue du premier enfant. Pour autant, ce n'est pas une fatalité.

Dans le cas où l'on ne souhaiterait pas ressembler à sa mère, il est possible de trouver sa propre identité de manière plus autonome et épanouie. "Ce qui importe, c'est de prendre conscience de ses schémas de répétition, de ses craintes et de ses insécurités. Un suivi psychologique est souvent nécessaire pour pouvoir prendre de la distance et permettre un début de différenciation", explique Sébastien Garnero. Concrètement, on va modifier ses routines, ses petites habitudes de vie et se fixer certaines limites par rapport à sa mère et à soi-même, notamment si on la trouve trop envahissante. L'objectif ? "Avoir son propre espace psychique parce que tout l'enjeu est de pouvoir se différencier de ses parents en prenant ce qu'il y a de bon dans ses valeurs et sa personnalité afin de créer son propre cheminement personnel. Il est également important de faire le deuil de sa mère idéalisée, d'accepter et de lui pardonner pour ne pas rester avec ses blessures cicatricielles", conclut le spécialiste. 

Merci à Sébastien Garnero, psychologue clinicien, sexologue et hypnothérapeute à Paris.

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