Comment me débarrasser de ma paresse ?

Notre cerveau n'est pas conçu pour faire un effort.

Comment me débarrasser de ma paresse ?
© contrastwerkstatt - Adobestock

"Je ferai ça demain", "je finirai plus tard", "je n'ai pas envie"... C'est difficile de se remettre à l'effort ! La paresse se caractérise par la diminution voire l'évitement d'une tache. Un phénomène dont on a parfois du mal à se débarrasser. "En neuropsychologie, on ne parle pas forcément de "paresse" mais plutôt de "tendance à minimiser l'effort" c'est-à-dire à "atteindre un but à moindre coût" explique le Dr Boris Cheval, docteur en neuropsychologie de l'activité physique. Ce qu'on appelle "paresse" est un phénomène naturel : "En matière d'évolution, c'est tout à fait normal que notre cerveau soit organisé pour économiser." Cela signifie que pour une tache qui nécessite un effort, il va avoir le réflexe de choisir un équivalent pour atteindre son but en utilisant le moins d'énergie possible. "Il y un lègue de l'évolution, on s'organise au niveau physique et au niveau mental pour atteindre nos objectifs facilement et sans effort." 

Un cerveau naturellement paresseux

Plus que de la paresse, notre cerveau nous pousserait donc à l'efficience c'est-à-dire au fait d'en faire le moins possible tout en ayant le maximum de résultats, il maximise ainsi naturellement le ratio effort/rendement. "On appelle cette efficience "paresse" parce que souvent on ne va même pas faire l'effort, on va avoir "la flemme"." Dans la vie de tous les jours, on peut le constater avec nos choix : "90% du temps, les gens prennent les escalators plutôt que les escaliers" illustre apprend Boris Cheval. Nos objets du quotidien et nos créations technologiques nous permettent également de limiter le moindre effort : les trottinettes électriques nous aident à moins marcher, les robots ménagers comme les batteurs électriques nous aident à cuisiner et les aspirateurs intelligents font le ménage à notre place.

Remédier à notre paresse semble ainsi être à l'encontre du fonctionnement même de notre cerveau. "Il faut se souvenir que ça ne fait pas sens pour le cerveau au niveau neuroscientifique de chercher l'effort mais des recherches se développent pour essayer." D'après Boris cheval, le but de la recherche est d'apprendre aux gens à aimer le goût de l'effort. "Une étude a montré des résultats positifs avec personnes fournissant un effort mental, comme  un exercice de mathématiques, en leur proposant une récompense à la clé sous forme de points, comme un jeu que l'on gagne." Derrière cette étude se cache l'idée que l'on peut s'entrainer à apprécier l'effort. Pour cela "on peut apprendre aux gens à apprécier les conséquences des efforts" propose l'expert. Se récompenser pour chaque tache peut ainsi être une clé de motivation : "Si je réussis à faire ça, j'aurai le droit de", à chacun de décider ce qui pourrait le motiver.

Selon notre expert, il est aussi possible de se motiver pendant la tache à faire, avec ce qu'il appelle des "récompenses intrinsèques" : "Certaines astuces vont jouer sur ce qu'on appelle les "expériences affectives" de l'effort et vont pouvoir les rendre positives." Concrètement, finir une tache par le plus simple va transformer les derniers moments de l'effort en un souvenir agréable. La mémoire affective de ce dernier restera positive. Ensuite, écouter de la musique pendant l'effort peut rendre le moment plus agréable, en prenant bien soin de choisir une playlist associée à des émotions positives. Enfin, l'environnement est important. Si vous avez du mal à vous motiver pour une séance de sport, peut-être que la pratiquer à l'extérieur rendra le moment plus agréable. Encore une fois, c'est à chacun de trouver ce qui rendra sa tâche la moins pénible possible pour avoir l'envie de la réaliser. 

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