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Ces symptômes sont typiques d'une personne sociopathe

Ce trouble de la personnalité est extrêmement rare et concerne surtout les hommes...

En France, la sociopathie correspond à un trouble de la personnalité dit "antisociale". C'est extrêmement rare et cela concerne majoritairement des hommes : "Dans ma pratique de la psychocriminologie, je dirais que la plupart de mes patients transgressifs étaient soit pervers, soit psychopathes, soit atteints du trouble de la personnalité paranoïaque ou soit très égocentrés. Dans toute ma carrière, sur plus de 1 000 patients, je n'ai rencontré qu'un sociopathe", nous confie Samuel Mergui, psychologue clinicien et psychothérapeute. Le terme "sociopathe" est difficile à comprendre et peut être confondu avec le terme "psychopathe" au premier abord. Dans certains pays, les termes sont d'ailleurs confondus. Pourtant, même si ces deux profils ont des points communs, ils sont différents dans leurs réflexions et leur comportement. Voici les signes pour les distinguer. 

Un manque d'empathie

Comme pour les psychopathes, les sociopathes ne ressentent pas d'empathie et pas de scrupule. Pour être plus nuancé, les sociopathes sont tout de même capables d'observer et de comprendre les émotions des autres sans pour autant y porter intérêt ou les ressentir eux-mêmes : c'est ce qu'on appelle une "empathie froide".  

Une tendance à enfreindre les règles

Comme le psychopathe, la personne sociopathe s'illustre par un mépris des normes sociales, des lois et des règles : "Les psychopathes comme les sociopathes sont des personnes qui n'ont pas bien intégré la morale et les interdits", nous explique le psychologue clinicien.

Une grande capacité d'anticipation

Les psychopathes vont être dans l'action, n'étant pas capable de fantasmer et de planifier, ils vont être incapables de réprimer leurs pulsions. Voilà pourquoi les psychopathes sont très présents dans la population carcérale d'après le spécialiste : "Les psychopathes vont avoir des antécédents judiciaires, avec un parcours composé pour la plupart de bagarres, d'escroqueries et de violences. Ce sont des personnes souvent agressives, mais pas toujours. Ils n'ont pas peur de la prison et peuvent y retourner plusieurs fois car ils ne sont pas capables d'apprendre de leurs erreurs." En revanche, les sociopathes ont une tendance à la transgression des règles mais ils ne sont pas impulsifs et ils sont capables d'anticipation : "Les sociopathes n'ont pas la même fragilité que les psychopathes. Ils ne vont pas écouter leurs pulsions. Si ce n'est pas dans leurs intérêts, ils ne vont pas faire du mal aux autres", précise l'expert. Les sociopathes sont capables de s'adapter aux règles intrinsèques d'un groupe, ils peuvent même suivre une sorte de code d'honneur qui va limiter leurs actes transgressifs. 

Une absence de cadre familial structuré

Les sociopathes comme les psychopathes ont généralement connu un parcours de vie assez chaotique et dévalorisant, sans environnement familial structurant : "ils présentent souvent des carences affectives, avec des repères parentaux peu équilibrés ou absents, de la maltraitance subie et parfois des parcours chaotiques en familles d'accueil. Ce qui explique qu'ils n'ont pas pu intégrer la morale et les interdits."

Une stabilisation des symptômes vers 40 ans

La sociopathie reste un trouble très rare, difficile à quantifier et à diagnostiquer : "En psychocriminologie on considère que le passage à l'acte transgressif dit quelque chose de la personnalité. Souvent c'est parce qu'il y a des passages à l'acte suivis de privation de liberté qu'il va y avoir des soins envers les personnes concernées. Sans l'incarcération, il n'y a pas de raison de faire des demandes de suivi thérapeutique", explique Samuel Mergui. En ce qui concerne les symptômes, beaucoup de personnes psychopathes, et on suppose de personnes sociopathes, vont connaître une stabilisation de leur trouble aux alentours de la quarantaine. Elles vont pouvoir s'adapter suffisamment à la société et éventuellement avoir un travail et une vie de couple stable. Malheureusement, certains vont aussi rester inadaptés à la société et devenir des marginaux. D'après Samuel Mergui la thérapie peut aider ce type de personnalité mais certaines méthodes aident plus que les séances individuelles : "Personnellement je les recevais en thérapie de groupe, cela permet que des personnes avec le même profil puissent s'identifier entre elles et se faire progresser."

Merci à Samuel Mergui, psychologue clinicien et psychothérapeute et créateur de la chaîne Youtube "Psychorama".