Personnalité antisociale : symptômes, cause, en couple
La personne antisociale n'arrive pas à se conformer aux normes sociales et a tendance à braver les règlements ou lois. Quels sont les symptômes et les causes de ce trouble ? Quelles conséquences sur les relations ? Le couple ?
Définition : qu'est-ce qu'une personnalité antisociale ?
Selon la définition du DSM-5, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, "la caractéristique essentielle de la personnalité antisociale est un mode général de mépris et de transgression des droits d'autrui qui apparaît dans l'enfance ou au début de l'adolescence et qui se poursuit à l'âge adulte". Il s'agit d'un mode de comportement répété et persistant où les droits fondamentaux d'autrui et les principales règles sociales sont bafoués. Le psychiatre Emanuel Loeb rapporte "une incapacité pour l'individu à se conformer à des normes sociales et une tendance à porter atteinte aux personnes avec un manque de remords".
Quels sont les symptômes et caractéristiques d'une personnalité antisociale ?
Les comportements peuvent être de quatre types :
► des agressions envers des personnes ou des animaux,
► la destruction de biens,
► des fraudes ou des vols,
► des infractions graves aux règlements.
Les individus présentant une personnalité antisociale, "ont une incapacité à se conformer aux normes sociales ce qui les amènent à commettre des actes de délinquances répétées, ils ont des comportements plus bagarreurs que la moyenne et une tendance à se mettre en danger, pour autant leur responsabilité est pleine et entière" rapporte le psychiatre. On retrouve chez les personnalités antisociales, "un manque d'empathie, une tendance à mépriser la souffrance d'autrui, voire à prendre du plaisir". Une personnalité antisociale connaît une grande instabilité, "avec des difficultés à se maintenir dans un emploi, honorer ses engagements et entretenir des relations".
Quelle est la cause d'un comportement antisocial ?
"Comme la plupart des troubles psychiatriques, on ne le sait pas, répond le psychiatre, il existe cependant des facteurs sociaux, environnementaux et éducatifs." Ainsi le risque qu'un trouble des conduites évolue vers une personnalité antisociale "est accru chez un enfant victime de mauvais traitements ou de négligence, d'une attitude parentale instable ou erratique ou d'un exercice incohérent de l'autorité", rapporte le DSM-5. Le manuel indique que "la personnalité antisociale est plus fréquente chez les parents du premier degré des patients qui présentent ce trouble que dans la population générale". Parmi les facteurs sociaux, "la prévalence est plus élevée dans les échantillons souffrant de facteurs défavorables d'ordre socio- économique (c.-à-d. la pauvreté) ou socioculturel (c.-à-d. la migration)", explique le DSM-5
Quelles conséquences sur les relations ?
"Les relations aux autres sont compliquées pour les personnes atteintes du trouble de la personnalité antisociale, explique le psychiatre, en raison de ses tendances à ne pas respecter les règles, il va se mettre en difficulté par rapport au groupe et a fortiori, il va finir par se faire rejeter". Ce comportement engendre une instabilité permanente, "avec des difficultés à maintenir des relations amoureuses, amicales ou professionnelles".
Comment pose-t-on le diagnostic d'une personnalité antisociale ?
Le diagnostic d'une personnalité antisociale se pose lors d'une ou de plusieurs consultations avec un médecin psychiatre ou un psychologue. Il s'agit d'un examen clinique, "on fait une lecture clinique au regard des classifications" explique Emanuel Loeb. Le DSM-5 précise que "ce diagnostic ne peut être porté que si le patient a 18 ans ou plus et a déjà présenté avant l'âge de 15 ans au moins quelques symptômes de trouble des conduites".
Quel est le traitement d'un comportement antisocial ?
"Il n'existe pas de traitement à proprement parlé pour traiter une personnalité antisociale, rapporte le psychiatre, ce sont les troubles associés et les comorbidités que l'on peut traiter". Dans le cas d'une personnalité antisociale, la thérapie comportementale et cognitive peut permettre un travail sur l'agressivité et l'impulsivité. Dans certains cas liés aux troubles de l'humeur, des médicaments peuvent être prescrits pour stabiliser l'humeur ou des "anti-psychotiques à visée sédative pour limiter le passage à l'acte", détaille le psychiatre. Selon Emanuel Loeb, "un environnement cadran" permet de limiter ces comportements". Un enfant qui présenterait un trouble oppositionnel avec ou sans provocation devra faire l'objet d'un suivi pour limiter le risque d'évolution vers un trouble de la personnalité de type antisocial.
Merci au docteur Emanuel Loeb, psychiatre à Paris