Les orages reviennent : comment ne pas avoir peur ?
La foudre peut faire des dégâts, on le sait bien...
Les orages sont de retour, mauvaise nouvelle pour ceux qui en ont peur et sont ainsi d'atteints d'ombrophobie. C'est une des phobies les plus répandues. Le terme "ombrophobie" vient du grec "ombros" qui signifie "tempête de pluie" et "phobos" qui signifie "peur". Littéralement, ombrophobie désigne la peur des tempêtes de pluie et par extension, la peur d'une météo inhabituelle comme l'orage, la grêle et les fortes pluies. Ce terme aurait été introduit pour la première fois par le botaniste austro-hongrois Julius Wiesner au XIXe siècle pour catégoriser les plantes n'aimant pas la pluie, comme par exemple les succulentes. A l'inverse, les plantes ombrophiles aiment l'eau.
Les phobies se caractérisent par des peurs fortes et irrationnelles de choses qui, en réalité, ne représentent que peu ou pas de menace. L'ombrophobie se manifeste par une appréhension, une sensation de malaise, une montée d'angoisse (cœur qui bat vite, mains moites, hyperventilation, sensation de chaleur, transpiration...) ou une panique et ce "à la vue ou au son" de l'intempérie, précise Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et conférencière à l'Université du Québec à Montréal, au magazine canadien Urbania. L'ombrophobie peut impliquer une surveillance irraisonnée et obsessionnelle de la météo. La personne ombrophobe peut également présenter des symptômes liés à l'anxiété comme des troubles du sommeil, des nausées, des maux de ventre ou de tête...
Ce n'est pas l'orage ou la pluie en soi qui fait peur, mais ses conséquences
"Cette phobie peut souvent être accompagnée de plusieurs phobies liées aux conditions météorologiques telles que la peur de la foudre et du tonnerre (astraphobie), du brouillard (homichlophobie) ou des inondations (antlophobie), ainsi que la peur de la noyade (ablutophobie). Souvent, cette peur est liée à un traumatisme ou un événement du passé, souvent survenu pendant l'enfance. Des causes génétiques sont également avancées. "La personne qui est phobique va interpréter toute situation de façon catastrophique, explique la psychologue. Ce n'est pas l'orage ou la pluie en soi qui fait peur, mais ses conséquences, en l'occurrence avec l'ombrophobie : je peux être foudroyée, noyée, quelque chose peut me tomber dessus, je peux avoir un accident et donc mourir... Pour autant, les accidents liés à l'orage sont rares en France. "Il y a environ 250 jours d'orage par an en France avec une centaine de personnes touchées et "seulement" une dizaine de décès. Ainsi, en proportion, les accidents sont faibles", rapporte Vincent Lombart, sapeur-pompier et ancien pompier de Paris, que l'on a interviewé.
La psychologue, interviewée par le média canadien, indique qu'il est important, dans ce genre de phobie, de se confronter à la situation que l'on craint et ne pas l'éviter car c'est un mécanisme qui deviendrait rapidement un cercle vicieux. "Si une tempête est annoncée, un ombrophobe va se débrouiller pour ne pas sortir de chez lui ce jour-là, jusqu'à faire du télétravail, par exemple. Pourtant, l'évitement est un facteur de maintien de l'anxiété qui est lié à cet élément naturel". L'exposition doit se faire graduellement. Pour cela, des séances chez un psychologue peuvent s'avérer utiles. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est particulièrement indiquée en cas de phobie.