Syndrome de Peter Pan : 6 signes, test, c'est quoi ?

Le Syndrome de Peter Pan désigne une personne (souvent un homme) qui refuse de grandir, qui ne veut pas de responsabilités d'adulte, en écho au célèbre personnage.

Syndrome de Peter Pan : 6 signes, test, c'est quoi ?
© nicolasmenijes - 123RF

Le Syndrome de Peter Pan est un concept psychologique mis en avant par le psychanalyste Dan Kile en 1983. Il désigne une personne qui refuse de grandir, qui ne veut pas de responsabilités d'adulte, en référence au personnage de Peter Pan, éternel petit garçon qui vit au Pays Imaginaire. "Ce syndrome est assez fréquent, à des degrés divers. Il touche plus souvent les hommes et se construit dans l'enfance" informe Marie-Laure Brouillard Psychanalyste A.I.R.E. (Bordeaux et Andernos les bains). Il est non reconnu en psychologie clinique. 

6 signes d'un syndrome de Peter Pan

Une personne, le plus souvent un homme, qui est dans ce syndrome, vit en marge de la vie d'adulte. 

  • Il est caractérisé par une immaturité physique et émotionnelle
  • Il procrastine quand il faut prendre une décision d'adulte
  • Il refuse les responsabilités
  • Il n'arrive pas à affronter le monde réel
  • Il est dans une pensée magique avec l'idée que c'est le monde qui va s'adapter à lui
  • Il essaie de faire en sorte en sorte que le monde soit comme il voudrait qu'il soit : pour y arriver, la personne souffrant de ce trouble peut manipuler son entourage. "La personne incarne un enfant insouciant qui se moque de tout en façade mais en profondeur elle est très sensible" indique Marie-Laure Brouillard.

 

Quelles sont les causes ? 

Le Syndrome de Peter Pan trouve ses racines dans l'enfance. "Le Syndrome de Peter Pan débute le plus souvent chez un garçon dont la vie familiale est bonne en apparence mais dans laquelle la mère va dénigrer le père et où celui-ci ne dit rien, cache sa tristesse derrière une apparence de costaud intouchable" décrit la psychanalyste. Conséquence : l'enfant n'a pas une bonne image de son père et n'a pas envie d'être un homme adulte. Il voit également que sa mère se sent mal accompagnée par le père et se demande "A quoi bon grandir ?" "Cet enfant se retrouve seul avec ce couple et ne se sent pas valorisé, il va essayer d'être parfait pour être aimé par son père et par sa mère. Petit à petit, il va perdre confiance en lui car il ne peut pas atteindre cette perfection" explique la psychanalyste.

Quel test pour le diagnostiquer ?

Il n'existe pas de test diagnostique à proprement parler car le Syndrome de Peter Pan n'est pas une entité clinique. Il ne figure pas dans le DSM (le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Le psychologue ou psychiatre consulté par la personne elle-même ou par un de ses proches peut faire le diagnostic en posant des questions et en voyant si le patient veut être dans la perfection, veut que le monde soit merveilleux, s'il arrive à prendre du recul ou pas, s'il est capable de ressentir et d'exprimer des émotions… On peut ainsi déterminer s'il s'agit d'un Syndrome de Peter Pan en cours ou si le patient est sorti de ce syndrome ou en train d'en sortir. "Si la personne commence à exprimer ses émotions, son mal-être, elle commence à ne plus être dans ce syndrome" souligne la psychanalyste. 

Comportement dans le couple 

"Généralement lorsqu'un couple s'installe avec un des deux touché par le Syndrome de Peter Pan l'autre est maternant ou paternant" indique Marie-Laure Brouillard. "Cela entretient la posture d'enfant". Pour qu'une personne ayant un tel Syndrome en sorte il est essentiel que le conjoint ne soit plus paternant/maternant et que soit rétablie une communication d'adulte à adulte. Ce qu'il faut dire ? "Nous allons faire des efforts pour être adultes tous les deux."

Solutions : comment en guérir ?

Pour s'en sortir l'accompagnement par une personne compétente (psychologue, psychothérapeute, psychiatre) est indispensable. Une thérapie permet d'en guérir. Le soutien des proches est essentiel. "L'entourage doit être bienveillant. Il s'agit d'entourer cette personne, de la valoriser sans la materner" indique Marie-Laure Brouillard.

Merci à Marie-Laure Brouillard Psychanalyste A.I.R.E. (Bordeaux et Andernos les bains).