E-cigarette : "C'est génial de ne plus être dépendant au tabac"
Plus qu'un phénomène de mode, la e-cigarette séduit de plus en plus de fumeurs. Nous avons recueilli les témoignages de vapoteurs, généralement très convaincus.
La cigarette électronique, plus efficace que les patchs pour arrêter de fumer ? C'est en tout cas ce que révèle une récente étude britannique. Après cinq années de suivi, les vapoteurs étaient en effet 20 % à avoir atteint leur objectif, contre 10 % pour ceux qui avaient opté pour des substituts à la nicotine classiques. Si les autorités de santé restent prudentes quant à ses effets sur le long terme, les vapoteurs sont de plus en plus nombreux à la tester. Et à l'approuver. Preuve en est les nombreux témoignages que nous avons recueillis sur le Journal des Femmes.
Delphine raconte ainsi comment la cigarette électronique l'a aidée à se sevrer du tabac. "J'ai acheté ma première cigarette électronique en mai 2013. J'avais alors pour seul objectif de "fumer" moins cher. Je n'avais aucune envie d'arrêter ou de mettre un frein à mon addiction (somme toute limitée, je fumais environ 6-7 cigarettes par jour et un paquet en soirée). Un après, mon mode de consommation a changé. Avant, j'allumais une cigarette pour la fumer en entier. Avec la cigarette électronique, je pouvais tirer une ou deux bouffées quand j'en avais envie et m'arrêter là, ou vapoter davantage si je le souhaitais. Mes pauses "e-clopes" au bureau sont alors devenues moins fréquentes. Puis j'ai tout bonnement cessé de vapoter la journée. Je ne me servais de ma cigarette électronique qu'en soirée. Aujourd'hui, je ne m'en sers quasiment plus, même lorsque je sors. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas retouché une "vraie" cigarette depuis mai 2013. Pourvu que ça dure !"
Une réussite partagée par Christiane, qui a franchi le pas il y a seulement trois mois. "Avant d'essayer la cigarette électronique, je fumais 1 paquet 1/2 par jour. Une semaine après, je ne fumais plus. La cigarette ne me manque pas, au contraire. L'odeur me gêne désormais. Depuis, j'ai retrouvé le goût des aliments et j'ai récupéré mon souffle. C'est génial, de ne plus dépendre de la cigarette après 35 ans."
"C'est incroyable, 40 ans de tabac derrière moi, des essais infructueux avec d'autres moyens (hypnose, acupuncture, patchs, volonté...) et là en quelques jours, je n'ai plus envie du tout. L'odeur même du tabac fumé me déplaît fortement. J'ai retrouvé une peau plus claire, des dents blanches, un meilleur souffle et surtout je dors beaucoup mieux. Et en plus, je mets de l'argent de côté pour m'offrir un chouette voyage. Bref, tout bénéfice. Je n'y croyais pas, mais c'est génial !", s'enthousiasme de son côté Maryline.
Aujourd'hui, 8 à 9 millions de Français ont déjà essayé la cigarette électronique.
Et selon une enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), un à deux millions de Français l'utiliseraient quotidiennement, très majoritairement comme moyen de sevrage. Sans surprise, ce sont prioritairement les fumeurs qui se tournent vers les cigarettes électroniques. Même si 9 % des "expérimentateurs" de la cigarette électronique déclarent n'avoir jamais ou presque fumé de tabac, tous les vapoteurs réguliers sont soit des fumeurs (78 %), soit des ex-fumeurs (22 %). La cigarette électronique semble ainsi constituer, du moins pour le moment, plutôt une solution de sortie du tabagisme qu'une "porte d'entrée".
Pas si anodine, la e-cigarette ?
Aujourd'hui, les médecins ont plutôt tendance à conseiller la cigarette électronique. "Quand on sait qu'un fumeur sur deux meurt d'une maladie directement liée à son tabagisme, il est évident que même si la cigarette électronique est un peu irritante pour les bronches, elle ne sera jamais aussi nocive que le tabac !", nous confiait récemment Pr Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière et président de l'Office Français de prévention du Tabagisme (OFT). De son côté, la Haute autorité de santé n'a pas tranché : elle ne la déconseille pas du fait que sa toxicité reste beaucoup moins forte que celle de la cigarette, mais ne la recommande pas non plus, au regard du manque de recul quant à son efficacité et son innocuité.
Et c'est bien ce manque de recul qui pourrait poser problème, même si parmi les nombreux témoignages que nous avons reçus, près de 95 % d'entre eux sont favorables à la cigarette électronique. Les sceptiques restent donc pour le moment très minoritaires. C'est le cas de Danielle, qui dans un premier temps, n'avait pourtant pas résisté à l'appel de la e-cigarette : "Je ne fumais plus car mon compagnon avait eu un cancer sur une corde vocale. Mais de plus en plus souvent, lors d'une émotion, je pensais racheter un paquet. Une ou deux cigarettes suffisaient, mais comme il y en avait 20, je terminais le paquet... L'odeur me dérangeait horriblement. J'ai donc opté pour la cigarette électronique. Je n'avais plus envie de fumer de vraies cigarettes, même en présence de copines fumeuses." Aujourd'hui, elle est plus mitigé : "J'ai retrouvé mes fausses routes et je recommence à tousser comme lorsque je fumais. Pourtant j'ai le plus faible dosage en nicotine que je coupe à 50 % avec du produit sans nicotine. De plus, j'ai une sensibilité anormale des dents concomitante à l'utilisation de la cigarette électronique. Je suis donc un peu déçue car je pensais enfin terminer ma vie en vapotant tranquillement", confie-t-elle encore. Une méfiance partagée par une autre internaute, très accro à la cigarette. C'est justement pour en finir avec ses deux paquets par jour et pour ralentir son emphysème, qu'elle décide il y a 8 mois de tester la cigarette électronique. "Au début, tout se passait très bien mais au bout d'environ deux semaines, je sentais que je m'étouffais de plus en plus... Et plus qu'en fumant ! Je toussais a chaque bouffée. Mon pneumologue m'a expliqué que je ne supportais pas la vapeur dégagée par la cigarette électronique. J'ai donc repris le tabac."
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