Ce médicament en vente libre fragilise les os, surtout après 50 ans

Il soigne d'un côté mais peut nuire à la santé osseuse quand il est pris sur le long terme.

Ce médicament en vente libre fragilise les os, surtout après 50 ans
© stock.adobe.com

Les os ne préviennent pas quand ils deviennent fragiles. "On ne sent rien, il n'y a ni douleur ni alerte visible", nous rappelle le Dr Yorick Berger, pharmacien à Paris. Dès 40 ans, puis surtout à la ménopause, les bouleversements hormonaux diminuent peu à peu la densité osseuse. Résultat : le risque de fracture augmente… souvent sans que l'on s'en rende compte. 

En apparence anodins, certains médicaments en vente libre peuvent avoir un impact indirect sur la solidité osseuse, surtout lorsqu'ils sont pris sur de longues durées. Ils peuvent entretenir un déséquilibre déjà existant, en particulier après 50 ans. Ils ne provoquent pas directement une ostéoporose, mais fragilisent les os et peuvent contribuer à l'aggraver s'ils s'ajoutent à d'autres facteurs. "C'est le cas pour certains types de laxatifs, souvent utilisés pour soulager un transit paresseux ou une constipation passagère", explique le Dr Yorick Berger. 

Tous n'ont pas le même effet : les laxatifs de lest comme le macrogol ou les fibres, en humidifiant les selles, respectent le transit physiologique et n'interfèrent pas avec l'absorption des nutriments. "En revanche, les laxatifs stimulants à base de bisacodyl comme le Dulcolax® ont une action irritante sur la muqueuse intestinale, pouvant perturber l'absorption du calcium et de certaines vitamines essentielles à la santé osseuse" prévient notre expert. Même chose avec les laxatifs contenant des plantes comme le séné ou la cascara. Les antiacides (Gaviscon®, Maalox®...) sont aussi soupçonnés de perturber l'absorption du calcium en modifiant le pH de l'estomac. "C'est un point encore débattu scientifiquement, mais qui mérite d'être pris en compte en cas de consommation prolongée", précise le pharmacien.

D'autres traitements sont reconnus pour fragiliser les os : les corticoïdes, certains antiépileptiques et les inhibiteurs de l'aromatase (anticancéreux). Ils sont disponibles uniquement sur ordonnance. "En automédication, les risques restent très limités", rassure le Dr Berger. Il rappelle que "l'activité physique régulière est fondamentale pour entretenir les muscles, les tendons et les os". Côté alimentation, mieux vaut miser sur les antioxydants (fruits, légumes) et limiter les graisses saturées, la viande rouge et l'alcool. Passé 50 ans, un simple échange avec son pharmacien peut suffire à adapter ses habitudes. Et parfois, éviter bien des fragilités.