Des cardiologues français alertent : ce médicament vital pour le coeur pourrait disparaître
"Cela constitue une perte de chance pour les malades."

"Vous pourriez ne plus avoir ces médicaments." Le signal d'alarme est tiré. Dans une Tribune publiée le 30 avril, des cardiologues du Conseil National Professionnel Cardiovasculaire alertent sur la possible disparition de médicaments hypocholestérolémiants vitaux. Ces traitements sont indiqués dans la prise en charge des excès de cholestérol et de triglycérides, des hypercholestérolémies familiales et en cas de maladie cardiovasculaire établie. "Si vous avez eu un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une artériopathie des jambes, votre taux de mauvais cholestérol dans le sang, le LDL-cholestérol, doit être fortement diminué. Plus votre LDL-cholestérol reste élevé, plus votre risque d'avoir à nouveau un infarctus ou un AVC est élevé" rappellent-ils.
Ces médicaments "sont issus de découvertes des 25 dernières années et d'innovations importantes", ils sont "très efficaces et très bien tolérés". Mais ils coûtent cher à l'Assurance Maladie qui les prend en charge (200 à 400 euros par boîte). "Devant l'impossibilité de trouver de nouveaux accords convenant à toutes les parties en matière de prise en charge, l'accès à ces traitements est devenu de plus en plus difficile. L'ensemble des patients nécessitant ces traitements risque de ne plus pouvoir se les procurer prochainement. Cela constitue une perte de chance."
Ces médicaments sont les anti-PCSK9. Ils agissent en inhibant la protéine PCSK9 qui a un rôle important dans la régulation des récepteurs au LDL présents à la surface des cellules hépatiques. Avec l'inhibition des PCSK9, les récepteurs se retrouvent plus nombreux, ce qui réduit le mauvais cholestérol circulant. En France, ils sont vendus sous les noms de Praluent® (alirocumab), Repatha® (évolocumab) et de Leqvio® (inclisiran). Ils sont réservés aux patients à haut risque cardiovasculaire. Ce sont des traitements injectés sous la peau, tous les 15 jours ou tous les mois. Il existe une nouvelle forme injectable tous les 6 mois mais selon les cardiologues, "elle ne sera pas disponible en France, contrairement aux autres pays européens".
Ces spécialistes demandent aux "responsables de cette situation" de réexaminer leur position "au nom des valeurs de la médecine et du soin afin que les patients le justifiant puissent bénéficier de ces traitements et afin que les médecins puissent exercer pleinement leur mission".