Plus de 200 000 Français prennent ce médicament, il pourrait rendre aveugle
Plusieurs patients se sont plaints d'une perte de vision après sa prise.

Ce médicament fait beaucoup parler de lui. Pour ses effets positifs d'une part mais aussi de plus en plus pour ses effets indésirables. S'il est tant convoité (215 000 Français l'utilisent selon les chiffres de l'Agence nationale du médicament (ANSM)), c'est parce qu'on lui prête d'impressionnantes vertus amaigrissantes. En France, il ne peut être prescrit que par un médecin et délivré en pharmacie sur ordonnance mais certaines personnes arrivent à en obtenir hors des conditions de prescription ou en falsifiant l'ordonnance. Parmi les effets indésirables potentiellement graves déjà évoqués, des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites et des hypoglycémies. Pire encore, plusieurs patients se sont plaints récemment d'une perte de vision survenue après avoir pris ce médicament.
"Peu après que mon médecin a augmenté la dose, je me suis réveillé un matin avec une vision trouble de l'œil gauche. Deux semaines plus tard, la vision de mon œil droit est devenue floue. Après avoir subi un scanner et consulté un neuro-ophtalmologue, il a été révélé que je souffrais d'une neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NOIAN)", raconte dans le NYPost James Norris, un homme de 56 ans du New Jersey (Etats-Unis). Son avocat, chargé de l'affaire, estime avoir reçu "des centaines" de cas similaires aux Etats-Unis. Des cas ont aussi été observés en Europe, notamment au Danemark et en Norvège. Le comité de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) est en train d'enquêter sur ces risques.
Selon une étude parue en janvier 2025 dans la revue Jama Ophtalmology et menée auprès de 9 patients présentant une complication ophtalmique potentiellement aveuglante associée à l'utilisation de ce médicament "il n'a pas été possible de déterminer s'il existe un lien de causalité entre ce médicament et les complications ophtalmiques rapportées". Les auteurs ont émis l'hypothèse "qu'une correction rapide de l'hyperglycémie induite par ces médicaments, plutôt qu'un effet toxique, pourrait être associée aux complications ophtalmiques rapportées". Le médicament en question est l'Ozempic®, un stylo injecteur contenant du sémaglutide, une substance qui réduit l'appétit d'où ses effets sur la perte de poids. Il est uniquement autorisé aux personnes atteintes de diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, insistent l'ANSM et l'Assurance Maladie.
Pour le laboratoire fabricant Novo Nordisk, cité par le Post "la NOIAN est une maladie oculaire très rare et ne constitue pas un effet indésirable médicamenteux". Le laboratoire estime que le profil bénéfice-risque du sémaglutide reste "inchangé". Les chercheurs appellent eux à la prudence et recommandent de consulter le médecin prescripteur en cas de troubles oculaires suite au traitement. Deux autres médicaments aux effets similaires à l'Ozempic, le Mounjaro (tirzépatide) et le Wegovy (sémaglutide) ont aussi été associés à des troubles de la vue. Ils sont tous les deux autorisés en France depuis fin 2024 mais non remboursés donc bien moins prescrits.