Goutte : trop d'intoxications graves à la colchicine, voici la nouvelle posologie à respecter
A cause d'un nombre trop important de surdosage et d'intoxication, l'Agence du médicament décide de diminuer la posologie des traitements à base de colchicine, indiqués pour prévenir ou soigner la goutte.
A cause d'un nombre trop important d'intoxications à la colchicine, un médicament par voie orale indiqué pour prévenir ou traiter la maladie de la goutte, l'Agence du médicament (ANSM) a décidé de diminuer la posologie de ce traitement, annonce-t-elle dans un communiqué du 10 octobre 2023. Pour réduire le risque de surdosage, un message d'alerte mentionnant la nouvelle posologie a été apposé sur les boîtes de Colchicine Opocalcium® et Colchimax® des Laboratoires Mayoly Spindler, utilisées en traitement curatif ou préventif de la goutte (depuis le 1er juillet 2023). L'ancien schéma posologique ne doit plus être suivi. Voici le nouveau schéma posologique à respecter :
En cas d'accès aigu de goutte :
► Jour 1 :
- Initier la colchicine le plus rapidement possible
- Dose de charge 1 mg
- Suivie d'une heure plus tard de 0,5 mg
► A partir du jour 2 : 0,5 mg 2 à 3 fois par jour en fonction de l'évolution de la pathologie et de la survenue éventuelle de signes d'intolérance
En cas de prophylaxie des accès aigus de goutte chez le goutteux chronique notamment lors de l'instauration du traitement hypo-uricémiant
► Patients sans insuffisance rénale et/ou hépatique : 0,5 mg à 1 mg par jour en fonction de l'évolution de la pathologie et de la survenue éventuelle de signes d'intolérance
► Patients atteints d'insuffisance rénale et/ou hépatique légère à modérée : Commencer à 0,5 mg par jour
► En cas d'effet indésirable et d'insuffisance rénale modérée : Réduire la posologie à 0,5 mg 1 jour sur 2
La décision de réduire la posologie a été prise conformément aux recommandations des sociétés savantes, European Alliance of Associations for Rheumatology (EULAR) et Société Française de Rhumatologie (SFR). Cette information est surtout à destination des professionnels de santé qui peuvent prescrire de la colchicine comme les médecins généralistes, rhumatologues, gériatres, cardiologues, néphrologues, hépatologues, internistes, pharmaciens d'officine, pharmaciens hospitaliers, infirmiers et cadres de santé.
Réduire ou arrêter le traitement en cas de diarrhée, nausée ou vomissements
L'ANSM insiste sur le fait qu'en cas de diarrhée, nausée ou vomissements, signes de surdosage potentiel en colchicine, le traitement par la colchicine doit être réduit ou arrêté. La maladie de la goutte correspond à un excès d'acide urique dans le sang (appelé hyperuricémie). L'acide urique est issu de la dégradation des purines présentes dans de nombreux aliments (viandes rouges, abats, alcool, bière, boissons sucrées…). Cette pathologie qui toucherait plus de 600 000 Français (4 fois plus d'hommes touchés que les femmes) selon une étude présentée au Congrès français de rhumatologie, se manifeste par la survenue de poussés inflammatoires articulaires appelées "crises de goutte".