Indispensables l'hiver, ces 4 médicaments pourraient être en rupture
L'Agence du médicament annonce un plan pour limiter les tensions d'approvisionnements sur des médicaments essentiels cet hiver. Un suivi renforcé concernera quatre types de médicaments en particulier.
On n'y prêtait peu attention jusqu'ici mais les ruptures de stock de médicaments commencent à devenir un réel problème de santé publique en France. A tel point que l'Agence du médicament (ANSM) annonce le déploiement d'un "plan hivernal 2023-2024" pour anticiper et limiter les tensions sur certains médicaments majeurs pour faire face aux maladies hivernales. Ce plan s'appuiera sur les données épidémiologiques de Santé publique France (consultations médicales, passages aux urgences, hospitalisations pour certaines pathologies (Covid-19, grippe, bronchiolite...)) ; les données de l'ANSM sur les stocks et approvisionnements des laboratoires, grossistes-répartiteurs et pharmacies ; les données de terrain (difficultés rencontrées par les professionnels de santé et les patients). Un suivi "renforcé" concernera les quatre types de médicaments les plus utilisés en hiver pour faire face notamment aux épidémies de grippe, bronchite ou encore de Covid-19 :
- Les antibiotiques à base d'amoxicilline et d'amoxicilline-acide clavulanique
- Les médicaments contre la fièvre (paracétamol)
- Les corticoïdes administrés par voie orale (prednisone, prednisolone)
- Les médicaments contre l'asthme (corticoïdes et bronchodilatateurs administrés par voie inhalée (fluticasone, salbutamol).
Si ces médicaments venaient à être en tension, l'Agence du médicament pourrait décider de mettre en œuvre des mesures tels que "des importations de médicaments initialement destinés à d'autres marchés, des contingentements, des ajustements du circuit de distribution ou la mobilisation de préparations magistrales".
Les laboratoires sont responsables de la disponibilité des médicaments
Les risques de rupture de stock ou les ruptures avérées sont déclarés à l'ANSM par les laboratoires pharmaceutiques, qui sont responsables de la disponibilité des médicaments qu'ils commercialisent en France. Un décret paru en septembre 2021 a instauré l'obligation pour les entreprises pharmaceutiques de constituer un stock de sécurité pour les médicaments destinés au marché français. afin de prévenir "plus efficacement" les ruptures de stock des médicaments essentiels commercialisés en France, souligne l'ANSM. Parmi eux, les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur (MITM) qui sont les spécialités pour lesquelles une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme ou d'entraîner une perte de chance importante. Selon des chiffres publiés par le gouvernement en 2022, 40% des principes actifs des MITM sont fabriqués en Asie, 45% en Europe hors France et seulement 6% en France.