Les femmes qui accoucheront dans cet hôpital recevront 1000 euros : la polémique enfle
"Nous voulons convaincre les futures mères des départements voisins de venir accoucher chez nous", défend le maire.
Être payé pour accoucher dans un hôpital plutôt qu'un autre ? Une idée qui semble saugrenue et pourtant. C'est celle qu'a eu le maire d'une commune française pour sauver sa maternité. Confrontée à une baisse importante du nombre d'accouchements, l'établissement se trouve menacé de fermeture. Avec seulement 200 naissances attendues en 2025, il ne remplit pas les critères légaux pour maintenir son activité obstétrique.
Une dérogation a été accordée par l'Agence régionale de santé, permettant à la maternité de rester ouverte jusqu'en 2028. Mais pour cela, le maire doit "passer la barre des 300 accouchements" comme il l'a expliqué au site Medscape. Il a ainsi eu l'idée d'offrir 1000 euros en bons d'achat à chaque femme qui accouchera dans sa maternité, plutôt que dans celles des villes voisines. Ce geste est financé par la mairie et la communauté de communes.
La maternité menacée de fermeture se trouve à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher. Les femmes enceintes sont invitées à y accoucher plutôt que dans les maternités de Montluçon et de Châteauroux. "Nous voulons convaincre les futures mères des départements voisins de venir accoucher chez nous, en ajoutant simplement quelques kilomètres à leur trajet", défend le maire de la commune Emmanuel Riotte. Une initiative qui ne passe pas auprès des professionnels de santé des environs.

"Le choix d'une maternité ne doit pas être influencé par la perspective d'une récompense financière" ont écrit les syndicats médicaux dans un communiqué commun. "Ce principe nous semble totalement amoral, visant à faire préférer à une certaine population – précaire, moins bien informée – une solution économique à une solution de sécurité." Pour eux, "une maternité, quand elle est menacée de fermeture, ne l'est pas pour des raisons économiques mais pour des raisons de sécurité". Une maternité avec si peu d'accouchements ne permettrait pas de garantir la prise en charge des complications urgentes qui peuvent survenir durant l'accouchement, alors que d'autres maternités, mieux équipées et plus proches, existent dans la région.
Le maire est fermement convaincu de la nécessité de son initiative pour "sauver la maternité et redynamiser les commerces". Les 1000 euros, attribués pour les accouchements du 1er janvier 2026 au 31 décembre 2026, sont destinés à être dépensés dans les commerces environnants et donc présentés comme un levier pour soutenir à la fois l'établissement et les entreprises locales. La survie de cet établissement hospitalier est une priorité, et il entend se battre jusqu'en 2028 pour empêcher sa fermeture.