La pilule reste la première contraception des Françaises, mais le stérilet au cuivre progresse
Une grande étude nationale dévoile un bouleversement discret mais réel dans les choix contraceptifs des Françaises.
6,7 millions des femmes âgées de 15 à 49 ans utilisent une contraception en France soit 46%. Une nouvelle analyse d'EPI-PHARE, publiée dans The Lancet Regional Health–Europe montre que les pratiques contraceptives ont beaucoup évolué en dix ans. La pilule demeure la méthode la plus répandue, même si elle convainc moins qu'autrefois. Les contraceptifs oraux combinés (contenant à la fois un progestatif et un estrogène) très utilisés au début des années 2010, ont vu leur nombre d'utilisatrices diminuer d'un tiers entre 2012 et 2022. 35% des femmes les utilisent aujourd'hui contre 54% auparavant.
Dans le même temps, d'autres options s'imposent progressivement. Le stérilet au cuivre, méthode sans hormones, connaît une ascension notable chez les femmes : son utilisation a doublé sur cette même période, tout comme celle de la pilule progestative seule. Une femme sur cinq utilise une de ces méthodes contraceptives désormais, surtout les trentenaires. Passé 40 ans, une femme sur deux opte pour le stérilet comme contraception.
Ces choix traduisent une recherche de solutions perçues comme plus simples, mieux tolérées ou plus en adéquation avec les préoccupations actuelles autour des hormones et de leurs effets secondaires. L'évolution du remboursement de certaines pilules ou l'arrivée de nouveaux dispositifs plus adaptés joue aussi un rôle.
Les habitudes de prescription changent, elles aussi. Les sages-femmes occupent désormais une place importante dans l'accès à la contraception. Elles assurent 13 % des prescriptions, contre presqu'aucune en 2012, facilitant ainsi le parcours des femmes, notamment dans les territoires où l'accès à un gynécologue reste compliqué. Le recours aux médecins généralistes reste lui aussi très présent, mais le paysage est aujourd'hui plus diversifié qu'il ne l'était il y a dix ans.
L'étude rappelle que certains comportements échappent encore aux statistiques, comme l'usage des préservatifs ou de la contraception d'urgence, seulement partiellement remboursés. Elle souligne également des disparités sociales persistantes : le stérilet, par exemple, est plus utilisé dans les zones les moins défavorisées. Au final, si la pilule reste la méthode numéro un, le paysage contraceptif français s'est nettement diversifié. De plus en plus de femmes explorent d'autres options pour trouver la contraception qui correspond le mieux à leur santé, leur confort… et leurs priorités.