Ménopause : l'âge auquel on arrête de prendre du poids (il y en a vraiment un)

Ménopause : l'âge auquel on arrête de prendre du poids (il y en a vraiment un)

"En plus d'une prise de poids, il y a souvent un changement de morphologie, notamment au niveau du ventre."

La ménopause est le passage obligé de toutes les femmes survenant aux alentours de 50 ans. Cette période s'accompagne de changements corporels et souvent, d'une prise de poids plus ou moins importante. "En fait, le poids ne varie pas, comme on l'imagine, à l'âge de 50 ans, mais il a bien souvent commencé à évoluer au cours de la quarantaine. Les études datent précisément les débuts à bas-bruit de cette modification à l'âge de 37 ans. C'est pourquoi la question de la ménopause et des règles qu'on appelle "hygiéno-diététiques" serait à mettre en œuvre bien avant les premiers symptômes d'entrée dans la ménopause", rétablit Laurence Haurat, psychologue-nutritionniste, auteure de "La Révolution ménopause" (Ed. Solar et Dr. Good) et fondratrice du compte Instagram "La Psy des Kilos". Il est donc plutôt normal de prendre du poids autour de la ménopause. Mais y a-t-il un âge où cette prise de poids s'arrête ?

"C'est toujours très compliqué d'apporter une réponse générale dans la mesure où chaque corps est différent. Déjà, toutes les femmes ne prennent pas de poids à la ménopause. Disons que la (péri)ménopause représente une période de grands chamboulements hormonaux qui amène des fluctuations de poids, souvent dans le sens de la prise", répond Laurence Haurat. Mécaniquement parlant, à cette période, le métabolisme ralentit et le corps dépense moins d'énergie qu'il n'en dépensait avant pour faire les mêmes choses. S'il n'y a pas de grands changements dans l'alimentation ou dans l'activité physique, forcément, il y a aura une prise de poids. "Et c'est important de rappeler qu'il est possible de le perdre, notamment en apprenant à reconnaître ce dont le corps a besoin. Il s'agit donc d'écouter sa faim, son rassasiement et ses envies de manger émotionnelles, limiter  l'alcool ou les aliments qu'on ne parvient plus à digérer, augmenter ses apports en protéines, éviter les régimes drastiques, incorporer plus d'activité physique). Bonne nouvelle aussi, les femmes qui étaient plutôt sédentaires ont une plus grande marge de manœuvre dans la perte de poids lorsqu'elles commencent à faire du sport". 

Certaines études ont essayé de déterminer l'âge auquel s'arrête la prise de kilos. L'une d'entre elles, publiée dans l'International Journal of Obesity, avait montré que le gain de poids pouvait se poursuivre jusqu'à 22 ans après la ménopause (donc jusque 72 ans pour une femme ménopausée à 50 ans, ndlr), avec une augmentation de +0,43 % (du poids total) par an, que ce soit avec ou sans traitement hormonal substitutif (THS). Bien entendu ces résultats restent purement théoriques et ne doivent pas être pris pour argent comptant. 

"La prise de poids est rarement linéaire. Il y a souvent un "pic" de prise de poids autour de la ménopause, donc aux alentours de 50-51 ans, mais je constate que ce pic est souvent lié à des changements dans la vie (dépression, séparation, accident, maladie, parent malade...). Il y a aussi des femmes pour qui, le poids s'est rapidement stabilisé après la ménopause. Donc je ne sais pas s'il y a un âge auquel on arrête réellement de grossir, mais ce qui est sûr c'est qu'on n'arrête pas de changer au cours de notre vie", poursuit notre interlocutrice.

Sans forcément prendre du poids, il peut y avoir un changement au niveau de la morphologie, notamment au niveau du ventre. "Là où des femmes pouvaient avoir une silhouette plutôt "féminine" (fesses, hanches, cuisses plus larges, taille marquée), la diminution des œstrogènes laisse plus de place à d'autres hormones qui favorisent une silhouette androgyne, c'est-à-dire de type plutôt masculin : la graisse s'installe sur le ventre, le tour de taille s'élargit, les bourrelets apparaissent et sont très difficiles à supporter, car ils induisent une modification de la silhouette à laquelle nous ne sommes pas prêtes". Il y a donc aussi un travail d'acceptation du changement à mettre en place particulièrement à ce moment-là.