Ce détail sur les tampons et serviettes hygiéniques doit attirer votre attention à partir du 1er avril - il est majeur pour votre santé
Une femme utilise entre 6 000 et 13 000 produits de protection intime jetables durant sa vie.
C'est un sujet brûlant depuis plusieurs années : la composition des produits d'hygiène féminine et les risques qu'ils peuvent entraîner pour la santé. S'appuyant sur les avis scientifiques de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), un décret entrera en vigueur le 1er avril 2024 pour une meilleure information sur ces produits de protection intime. Ce décret fixe de nouvelles obligations à faire figurer sur leurs emballages et notices d'utilisation : "L'information sur la composition et les bonnes pratiques d'utilisation des produits de protection intime, internes comme externes est essentielle pour la prévention du risque de syndrome de choc toxique" indique la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) dans un communiqué paru le 8 mars.
Qu'est-ce qui change ?
A partir du 1er avril, les fabricants et les responsables de la mise sur le marché devront obligatoirement mentionner sur l'étiquetage et/ou la notice d'utilisation des tampons, serviettes, protège-slips, culottes menstruelles, coupes menstruelles et éponges menstruelles, les trois catégories d'informations suivantes :
- La liste des composants et pour chacun d'eux, le détail des substances et matériaux incorporés
- La mention des modalités et précautions d'utilisation (hygiène, temps de port maximal...)
- Les possibles effets indésirables (irritations, intolérances, allergies, microtraumatismes) ou les effets plus graves tels que le syndrome de choc toxique menstruel
Jusqu'ici, ces informations n'étaient pas obligatoires et donc pas systématiquement affichées sur ces produits. Désormais les femmes devront y faire particulièrement attention afin de se prémunir au maximum du risque de complications liées au mésusage de leurs protections hygiéniques, en particulier du choc toxique. Évalué par l'Inserm à une centaine de cas par an, ce syndrome est principalement causé par l'usage de protections périodiques internes, à savoir les tampons et les coupes menstruelles. Il est causé par la libération dans le sang d'une toxine bactérienne. Le syndrome provoque une forte fièvre, des symptômes de type grippal ou encore une éruption cutanée pouvant aller jusqu'à la défaillance d'organe. Dans les cas les plus graves, les complications peuvent conduire à l'amputation, voire le décès.
Le décret prévoit également la mise à disposition des informations de prévention en cas de vente à distance ou de distribution à l'unité par exemple sur les distributeurs dans les toilettes ou encore lors de dons. Malgré l'entrée en vigueur au 1er avril, un délai d'écoulement des stocks déjà mis sur le marché a été autorisé jusqu'au 31 décembre 2024. La DGCCRF restera vigilante sur l'application de ce décret, à travers des vérifications régulières des compositions des produits et la conformité des informations sur les emballages. Les consommatrices sont invitées à signaler sur le site ou l'application SignalConso tout problème de consommation, notamment lié à l'affichage de l'information sur les produits de protection intime.