SPM : le syndrome qui touche 30% des femmes et accélère la ménopause

L'arrivée de la ménopause est souvent redoutée par les femmes à cause de ses désagréments (bouffées de chaleur, prise de poids, sueurs nocturnes...) mais aussi parce qu'elles marquent l'arrêt des règles et de la possibilité d'avoir un enfant. Elle est encore plus difficile à vivre quand elle est précoce c'est-à-dire quand elle survient avant l'âge de 45 ans. Selon une étude de cohorte réalisée par des chercheurs de l'institut Karolinska (Suède) et parue dans la revue JAMA, l'arrivée la ménopause serait accélérée par un syndrome qui touche 20 à 40% de femmes* en âge de procréer et se caractérise par des migraines, douleurs lombaires, ballonnements, troubles de l'humeur, seins sensibles ou encore déprime quelques jours avant les règles.

Un risque "accru" de ménopause précoce

Ce syndrome est connu sous le nom de SPM ou "syndrome prémenstruel". L'étude s'est basée sur 3 635 femmes américaines dont certaines ont déclaré des symptômes du SPM, d'autres non. Les chercheurs ont suivi les participantes pendant une vingtaine d'années pour évaluer l'âge d'arrivée de leur ménopause. Ils ont exclu les femmes atteintes d'un cancer. La ménopause précoce a été définie dans l'étude comme survenant avant l'âge de 45 ans. Résultat : "Par rapport aux femmes sans SPM, celles qui en souffrent ont 2,67 fois plus de risques d'avoir une ménopause précoce" a indiqué le Dr Yihui Yand, auteure principale de l'étude. Les femmes atteintes de SPM courent ainsi un risque "accru" de ménopause précoce.

Les auteurs de l'étude ont par ailleurs noté que le lien entre SPM et ménopause précoce était plus fort chez les fumeuses, Les femmes atteintes de SPM sont hypersensibles aux fluctuations hormonales pendant leur cycle menstruel ce qui explique en partie qu'elles soient plus vulnérables aux changements hormonaux comme la ménopause. En cause, une possible dérégulation de la voie hypothalamo-hypophysaire qui joue un rôle clé dans la régulation du cycle menstruel. "Les femmes sujettes aux SPM et à la ménopause précoce ont tendance à présenter des déséquilibres de la fonction de l'hypothalamus" ont relevé les scientifiques. Ils rapportent enfin que les femmes atteintes de SPM ont un risque élevé de symptômes vasomoteurs modérés ou sévères à la ménopause (bouffées de chaleur...).

Il faut surveiller la santé du coeur des femmes en ménopause précoce

Les chercheurs tiennent à souligner que leurs résultats n'attestent pas que les troubles prémenstruels provoquent à coup sûr une ménopause précoce mais qu'il existe une corrélation entre les deux. "Il est important d'identifier les femmes à risque de ménopause précoce en raison de son lien avec une moins bonne santé du cœur, du cerveau et des os" a rappelé le Dr Stéphanie Faubion, directrice de la clinique de gynécologique Mayo (Etats-Unis) et de l'American Menopause Society (Etats-Unis) sur CNN. De futures recherches sur l'évaluation des risques pour la santé après la ménopause sont ainsi justifiées pour les auteurs.

*Inserm