Quelle contraception est faite pour moi ? Un test pour le savoir !
Un test conçu par Santé publique France permet de déterminer la contraception la plus adaptée et au contraire, celles à éviter pour chaque femme, en amont de la consultation gynécologique. Une bonne idée ? Décryptage d'un sage-femme.
Pilule combinée ou progestative, DIU hormonal ou au cuivre, implant ou patch ? Le site Choisirsacontraception.fr mis au point par Santé publique France propose un test pour aider les femmes à choisir leur contraception avant leur consultation gynécologique.
Un test basé sur quoi ?
Ce test s'appuie sur les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) en matière de contraception et a été élaboré avec l'aide de sages-femmes, de gynécologues, de pharmaciens, de médecins généralistes et de représentants associatifs. L'outil se veut simple d'utilisation : la femme doit répondre à quinze questions organisées en trois parties :
- Une partie "Moi" qui permet de mettre des renseignements sur le sexe, l'âge, le poids, la taille, le nombre de partenaires, les méthodes de contraception déjà utilisées et le niveau de satisfaction
- Une partie "Mes préférences" qui permet de préciser ses besoins et envies en termes d'efficacité, de régularité et de modalité de prise, d'effets secondaires...
- Une partie "Ma santé" qui pose des questions sur les antécédents médicaux personnels et familiaux, si on suit un traitement, si on est fumeuse...
Lorsque le questionnaire est terminé, l'outil indique les contraceptifs les plus adaptés à votre profil, ceux qu'il est "possible" de prendre et ceux qui vous sont contre-indiqués. Pour chaque contraceptif, les points positifs et négatifs sont précisément détaillés et un renvoi vers les différentes fiches descriptives vous est proposé. Ces résultats sont téléchargeables et constituent une base de dialogue avec le professionnel de santé lors de la prochaine consultation.
En France, une grossesse sur trois n'est pas programmée.
Objectif : trouver la contraception adaptée à son mode de vie
"On part du principe qu'une grossesse sur trois n'est pas programmée en France, pays dans lequel on propose pourtant un large choix de contraceptifs. Et dans 90% des cas, la femme avait une contraception. Ce qui occasionne environ 300 000 grossesses démarrées de manière non prévue et pour un tiers d'entre elles, une interruption volontaire de grossesse, indique Nicolas Dutriaux, sage-femme et ex-Secrétaire général du Collège national des Sages-Femmes de France. Pour limiter le nombre de grossesses non désirées, les professionnels de santé ont donc tendance à vouloir prescrire en priorité les contraceptifs qui paraissent avoir le plus haut degré d'efficacité, comme la pilule par exemple. Ce qui ne correspond pas forcément au critère principal de la patiente, qui va peut-être privilégier la fréquence d'utilisation ou la limitation de certains effets secondaires par exemple".
"Une femme n'est pas mariée à une contraception pour toute la vie"
Le schéma contraceptif français évolue peu : la vie sexuelle débute avec l'utilisation du préservatif qui est remplacé par la pilule lorsque l'activité sexuelle devient régulière, puis par le DIU, une fois que le nombre d'enfants désirés est atteint. "On est sur une norme contraceptive qui a tendance à favoriser telle ou telle méthode (préservatif/pilule/DIU) à chaque âge de la vie et cette méthode n'est pas forcément en adéquation avec le mode de vie de toutes les femmes. D'autant plus qu'on sait que lorsqu'on passe d'une contraception à prendre tous les jours (comme la pilule) à un contraceptif à longue durée d'action (comme le DIU ou l'implant), on améliore l'efficacité du contraceptif. Problème : de nombreuses femmes n'ont pas connaissance de la diversité des contraceptifs disponibles en France et du fait qu'il en existe forcément un adapté à son mode de vie , à sa santé et à ses préférences en termes de modalité de prise, d'effets secondaires et d'efficacité. Voilà pourquoi il est primordial d'informer les femmes sur l'offre exhaustive des contraceptifs en France. Rappelons qu'une femme n'est pas mariée à une contraception pour toute la vie et que ses choix, ses envies et ses besoins peuvent tout à fait évoluer", argue-t-il.
Faire ce test ne remplace en aucun cas une discussion avec un médecin.
Précaution : un test qui ne remplace par la discussion avec le médecin
Attention, "si ce questionnaire permet d'orienter le choix de la femme en matière de contraception et d'amorcer le dialogue pendant la consultation gynécologique, il ne remplace en aucun cas une discussion approfondie avec un professionnel de santé. Cet outil permet seulement à la femme d'être mieux préparée aux questions qui vont lui être posées et de faciliter le temps de consultation, dont on sait qu'il est fortement réduit de par la baisse du nombre de certains professionnels de santé, de par le manque d'accès aux gynécologues et de par le fait que les médecins généralistes sont extrêmement sollicités", regrette Nicolas Dutriaux. "Cet outil constitue une ressource supplémentaire d'informations pour les femmes. Amené à évoluer dans le temps grâce à de nouvelles données, il est simplement voué à être utilisé en amont des consultations gynécologiques pour enrichir et faciliter la discussion. Nous sommes partie du principe qu'une réflexion sur le choix de la contraception a souvent besoin d'être maturée et préparée. Ce test va permettre d'avoir un échange plus riche et plus conscient avec le professionnel de santé, de pouvoir discuter du choix de sa contraception en amont avec son partenaire, mais aussi d'offrir une contraception adaptée plus rapidement" vient compléter Delphine Rahib, chargée d'études à l'Unité Santé Sexuelle de Santé publique France.
Selon les résultats du baromètre de la santé sexuelle menée par Santé publique France en 2016 :
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