L'implant contraceptif d'une femme se déplace dans son poumon

Des médecins portugais ont retrouvé l'implant contraceptif d'une jeune femme dans son poumon. Bien que très rare, ce genre d'incident peut se produire si le dispositif hormonal est inséré trop profondément.

L'implant contraceptif d'une femme se déplace dans son poumon
© 123RF-Wiroon Chamwichitto

Un implant contraceptif -Implanon NXT®- posé au niveau du bras d'une jeune femme en 2017, a migré dans l'un de ses poumons, rapporte un article du 10 juillet 2019 publié dans le BMJ Case Reports. La femme de 31 ans ne présentait pourtant aucun antécédents médicaux ni familiaux et utilisait ces dispositifs sous-cutanés depuis 8 ans. Ce genre d'incident, heureusement très exceptionnel, peut notamment se produire si le petit bâtonnet cylindrique est inséré trop profondément dans la peau. Le dispositif peut alors se déplacer dans le système veineux, puis dans les artères pulmonaires. Par ailleurs, la pratique d'une activité physique trop intensive, même après un placement correct de l'implant, semble augmenter le risque de migration vasculaire, précisent les auteurs. En France, l'Implanon NXT® n'est pas commercialisé et seul l'implant contraceptif Nexplanon® est disponible. En octobre 2016, 18 cas de migration d'implant Nexplanon® dans les vaisseaux sanguins, y compris l'artère pulmonaire, et dans la paroi thoracique ont été rapportés, selon l'Agence du médicament

Des saignements pendant 3 mois

© BMJ Case Reports

Ce qui a alerté la jeune femme ? Des saignements utérins anormaux qui ont duré près de 3 mois et qui l'ont poussée à consulter son gynécologue afin de retirer l'implant. Mais au moment de l'examen du bras de la patiente, le médecin n'a pas senti l'implant contraceptif sous sa peau et n'est pas parvenu à le localiser. Une échographie des tissus mous a immédiatement été demandée et a montré que l'implant était situé dans "le sillon mammaire gauche de la paroi costale latérale gauche". L'échographie thoracique et la tomodensitométrie ont quant à elles révélé que l'implant avait migré dans le lobe inférieur du poumon gauche, deux ans après sa pose. Toutefois, il était difficile d'établir sa localisation précise et s'il se trouvait dans les tissus ou à l'intérieur d'un vaisseau sanguin. La patiente a tout de suite été transférée dans le service de chirurgie cardiothoracique à l'hôpital de Viana do Castelo au Portugal afin de procéder au retrait du bâtonnet. L'opération s'est bien passée et la patiente n'a présenté aucune complication post-opératoire et séquelle. Elle est aujourd'hui hors de danger. 

Comment et où se pose un implant contraceptif ?

L'implant contraceptif est une méthode contraceptive hormonale. Il s'agit d'un petit bâtonnet cylindrique en plastique de 4 cm de long et de 2 mm de diamètre qui est inséré sous la peau au niveau du bras non dominant (bras gauche si vous êtes droitière et inversement), et en évitant le sillon entre les muscles du biceps et du triceps, autrement dit, le pli du coude. C'est un micro-progestatif qui délivre en continu de la progestérone, une hormone directement diffusée dans le sang et supprimant l'ovulation. Contrairement à la pilule et au patch contraceptif, il ne contient pas d’œstrogène. La pose d'un implant contraceptif est indolore, rapide et facile et nécessite un changement tous les 3 ans (ou 2 ans pour les femmes de plus de 80 kg). 

Pose d'un implant contraceptif : les précautions à prendre

  • Trois mois après la pose d'un implant contraceptif, il est conseillé de consulter son gynécologue afin de vérifier le bon emplacement de l'implant.
  • Généralement, il est conseillé de faire une consultation gynécologique chaque année
  • L'implant peut influer sur le flux des menstruations et des saignements anormaux peuvent apparaître. Si ces saignements deviennent fréquents ou abondants, il est prudent de consulter un médecin.
  • De la même façon, une absence totale de règles doit amener à consulter. 

Source : Article "Lung migration of contraceptive Implanon NXT", par Mariana Carlos-Alves, Marina Gomes, Rita Abreu et Paula Pinheiro, publié le 10 juillet 2019 dans le BMJ Case Reports.