Epilation intégrale et jean serré mauvais pour votre vulve

Une étude menée par des chercheurs américains montre que les femmes qui s'épilent la région pubienne souffrent davantage de douleurs et d'inconfort au niveau de la vulve. Même chose pour les habituées des pantalons très serrés.

Epilation intégrale et jean serré mauvais pour votre vulve
© hootie2710-123RF

Epilation intégrale du maillot, jean skinny... La mode n'est pas toujours bonne pour notre santé intime comme le prouve une étude publiée dans le Journal of Lower Genital Tract Disease en avril. Menée par des chercheurs de l'Université de Boston aux Etats-Unis, elle conclut que l'épilation de la région pubienne et le port d'un pantalon moulant sont associés à une probabilité accrue de vulvodynie qui se définit par des douleurs au niveau de la vulve. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont questionné 434 personnes dont 213 atteintes de douleurs vulvaires et 221 témoins de la population générale. Parmi les interrogations : le port de vêtements moulants, les soins apportés à la vulve, le lavage génital, l'épilation du pubis... pendant un an. Résultats :

  • Les femmes portant des jeans ou des pantalons serrés 4 fois ou plus par semaine présentaient deux fois plus de risques de vulvodynie.
  • Les femmes atteintes de vulvodynie utilisaient moins que les autres des savons et des gels pour nettoyer la vulve.
  • Parmi les femmes qui se faisaient épiler les poils du pubis avaient 74% plus de risques de souffrir de vulvodynie en comparaison à celles qui s'épilaient uniquement les côtés du maillot.
  • Les femmes qui épilaient plusieurs fois par mois leur pubis avaient près de deux fois plus de risques de souffrir de vulvodynie.

Les femmes qui présentent un tel symptôme, se plaignent essentiellement d'une sensation d'intense brûlure, mais décrivent parfois un inconfort vulvaire sous la forme d'une gêne, d'une irritation, d'un picotement voire d'un tiraillement. Le diagnostic de vulvodynie a été introduit en 1983 par l'International Society for Study of Vulvar Disease (ISSVD), qui a permis de classifier cette pathologie. Ce diagnostic doit être réservé aux patientes qui ne présentent aucune lésion visible. La vulvodynie correspond à deux entités majeures : la vulvovestibulite et la vulvodynie dysesthésique.

Sources :

Exploring Hygienic Behaviors and Vulvodynia. Journal of Lower Genital Tract Disease: April 8, 2019.

Vulvodynies et vulvovestibulites : la démarche diagnostique est toujours nécessaire. Rev Med Suisse 2004; volume 0. 24167