Un nouveau plan d'action pour détecter plus tôt l'endométriose
Encore mal diagnostiquée, l'endométriose fait de plus en plus de bruit. Une bonne nouvelle pour les nombreuses femmes qui en souffrent. A l'occasion de la Journée des droits des femmes le 8 mars 2019, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé un nouveau plan d'action visant à améliorer son dépistage dès l'adolescence.
[Mise à jour le 12/03/2019] En temps normal, lorsque l'ovule n'est pas fécondé, l'endomètre est éliminé chaque mois via les règles et se renouvelle ensuite. Mais il arrive que les tissus se développent en dehors de l'utérus sans être évacués. C'est ce que l'on appelle l'endométriose. Cette maladie gynécologique évolutive peut entraîner des douleurs pelviennes, chroniques ou aiguës, ainsi qu'une infertilité. Les femmes peuvent également avoir des menstruations difficiles et douloureuses, parfois résistantes aux antalgiques, des douleurs pendant les rapports sexuels, ou lors de la défécation, ainsi que des problèmes urinaires. Mais chez d'autres femmes, "l'endométriose peut rester asymptomatique, sans conséquence pour la santé et donc ne pas nécessiter de prise en charge", explique la Haute Autorité de Santé (HAS). Et c'est justement ce qui rend difficile le diagnostic. "L'endométriose est une maladie mal repérée, avec une prise en charge insuffisamment coordonnée, entraînant un retard diagnostic et une errance des femmes", précise la HAS.
Rechercher des signes d'endométriose dès l'âge de 11 ans
A l'occasion de la Journée des droits des femmes du 8 mars 2019, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé un plan d'action visant à détecter précocement cette maladie, mieux accompagner les femmes et simplifier le parcours de soins et davantage informer sur cette pathologie encore trop mal connue. Parmi les mesures annoncées :
- Rechercher les signes d'endométriose dans les nouvelles consultations obligatoires du calendrier de suivi médical de l'enfant et de l'adolescent, à 11-13 ans et 15-16 ans pour les jeunes filles.
- Intégrer la recherche de signes d'endométriose dans les consultations dédiées à la santé sexuelle des jeunes filles entre 15 et 18 ans.
- Renforcer la formation sur les signes d'alerte, le diagnostic et la prise en charge de premier recours de l'endométriose dans la formation initiale et continue des professionnels de santé concernés.
- Mettre en place un groupe de travail national pour définir des "filières endométriose" dans chaque région, d'ici l'été, regroupant des professionnels et associations de patientes.
"Proposer un parcours de soins homogène"
En janvier 2018, la HAS et le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont actualisé les recommandations à destination des professionnels de santé afin de "proposer un parcours de soins homogène, coordonné et optimal, avec comme facteur clé l'information des patientes". Les professionnels de santé doivent mieux les informer, notamment sur les alternatives thérapeutiques, les bénéfices et les risques des traitements, le risque de récidive, ou encore les enjeux de fertilité. De même, avant tout acte chirurgical, une information précise doit être apportée sur le déroulement de l'acte, son objectif, les inconvénients et les bénéfices, les possibles complications, les cicatrices et le déroulement de la convalescence.
Vers des examens plus spécialisés
En ce qui concerne le diagnostic et notamment en cas de discordance entre les résultats de l'échographie pelvienne et les symptômes de la patiente. la HAS préconise des examens plus spécialisés, comme "un examen pelvien orienté avec recherche d'une endométriose profonde, une échographie endovaginale ou une IRM pelvienne". Quant aux traitements hormonaux destinés à éliminer les douleurs, une attention particulière sera portée aux effets indésirables potentiels et aux traitements antérieurs. "En l'absence de signes localisateurs et si ce traitement est efficace, il n'y pas de raison de pousser plus en avant les explorations car l'endométriose est une maladie peu évolutive", ajoute la HAS. Dans certaines situations, un traitement chirurgical peut être envisagé, mais plusieurs éléments devront être pris en compte (efficacité et effets indésirables des traitements médicamenteux, douleurs, localisation de l'endométriose, qualité de vie de la patiente, désir de grossesse).