Deux consultations à 25 ans et 50 ans dès 2018 pour dépister le cancer du sein
Toutes les femmes vont bénéficier d'un suivi personnalisé, mieux coordonné et impliquant davantage le médecin traitant.
En septembre dernier, à l'occasion d'octobre rose, le mois du dépistage du cancer du sein, le ministère de la Santé avait annoncé une refonte du programme de dépistage. Depuis plusieurs années en effet, le dépistage du cancer du sein est moins suivi (taux de participation de 52 %). Non seulement le bénéfice du dépistage organisé (c'est-à-dire la réduction de la mortalité par cancer du sein) est devenu insuffisant, mais en plus, les mammographies dépisteraient trop de lésions précancéreuses (sur-diagnostic), qui parfois n'auraient pas forcément évolué en cancer (sur-traitement). Suite aux recommandations issues d'une concertation citoyenne, le ministère avait conclu qu'il était nécessaire de "moderniser le programme de dépistage organisé du cancer du sein en développant un parcours plus personnalisé, fondé sur une meilleure information des femmes, mieux coordonné et impliquant davantage le médecin traitant."
Que prévoit le nouveau programme de dépistage ? La rénovation du dépistage organisé est donc officiellement lancée. Le ministère de la Santé vient d'annoncer un plan en 12 mesures, qui confirme l'orientation prise en septembre dernier. Avec la mise en place de deux consultations dédiées à la prévention, à 25 ans et à 50 ans, toutes deux prises en charge à 100 % par l'Assurance maladie dès le 1er janvier 2018.
Une consultation à 25 ans. En pratique, une première consultation dédiée à la prévention de tous les cancers sera proposée aux femmes de 25 ans pour les sensibiliser à l'intérêt du dépistage et les informer sur les modalités de dépistage ou de suivi, selon les antécédents et les facteurs de risque de chacune. A cette occasion, les femmes seront informées "sur le dépistage du cancer du col de l'utérus, et plus globalement sur les facteurs de risques comportementaux (tabac et alcool, habitudes alimentaires, activité physique, etc.), la contraception ou les infections sexuellement transmissibles."
De 50 à 74 ans, un dépistage organisé rénové. La consultation citoyenne et scientifique a démontré le besoin d'une information plus complète et personnalisée sur le risque de cancer du sein. Aussi, à 50 ans, à l'âge d'entrée dans le programme de dépistage organisé du cancer du sein, chaque femme sera invitée à consulter son médecin traitant ou son gynécologue pour un temps d'accompagnement dédié lors d'une consultation. Qui débouchera, si la femme le souhaite, à un rendez-vous pour une première mammographie de dépistage dans le cadre du programme. En somme, le dépistage ne sera plus aussi systématique qu'il l'est aujourd'hui. Concrètement, précise le ministère de la Santé, le médecin pourra éventuellement discuter des réticences autour du dépistage et aider la femme à prendre "sa propre décision". Les autres types de dépistage seront également abordés (cancers colorectaux, du col utérin, mélanome).
Consultez les 12 mesures du plan d'action : Lien vers le plan d'actions complet