Des médecins réclament l'ouverture de la PMA à toutes les femmes
Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, 130 médecins ont bravé la loi pour aider des couples homosexuels à avoir des enfants.
Centre-trente médecins et biologistes français assurent avoir aidé des couples homosexuels à avoir des enfants, même si la loi l'interdit. Ils déclarent en effet dans le quotidien Le Monde daté du 17 mars 2016, "avoir aidé, accompagné certains couples ou femmes célibataires dans leur projet d'enfant dont la réalisation n'est pas possible en France". Si par cet aveu, ils s'exposent à des poursuites judiciaires, ils veulent placer la France face à ses responsabilités et à ses "incohérences" quant à sa politique d'aide à la procréation médicalement assistée (PMA).
La PMA devrait être ouverte à toutes les femmes. Selon les signataires réunis par le professeur en gynécologie René Frydman, père du premier bébé-éprouvette français, la PMA, réservée actuellement aux couples hétérosexuels infertiles, devrait être ouverte à toutes les femmes. "Le don de sperme pour une femme célibataire, sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo- ou hétérosexuel est une interdiction qui nous paraît devoir être levée puisqu'une femme célibataire est reconnue dans ses droits pour élever ou adopter un enfant", estiment-ils. Cette mesure faisait d'ailleurs partie des promesses de campagne du président François Hollande avant que celui-ci ne l'enterre.
Vers une congélation d'ovocytes ? Les médecins et biologistes réclament par ailleurs que les femmes puissent congeler leurs ovocytes en vue d'une grossesse ultérieure. Car aujourd'hui, une femme qui désire conserver ses ovocytes par choix pour plus tard ne le peut pas. En effet, seules les femmes présentant une pathologie à risque pour leur fertilité (cancer), et les donneuses d'ovocytes ont actuellement la possibilité de garder une partie de leurs ovules pour elles-mêmes en vue d'une grossesse ultérieure. Il y a d'ailleurs eu une avancée sur ce dernier cas. Les femmes sans enfant peuvent en effet effectuer depuis octobre 2015 des dons d'ovocytes, alors qu'auparavant celui-ci était réservé aux femmes déjà mères. Cette décision a été prise par le gouvernement afin de pallier à la pénurie de donneuses d'ovocytes. Toutefois, cela ne suffit pas pour les signataires. En effet, "donner et protéger sa fertilité sont deux démarches différentes. Il faut préserver beaucoup d'ovocytes pour avoir de bonnes chances d'obtenir une grossesse ultérieure. En liant le don et l'autoconservation, on diminue les chances de la donneuse", assure le Pr Frydman au quotidien. Mais si les médecins estiment que l'accès à la PMA doit être simplifié, ils ne se prononcent pas pour autant en faveur d'une rétribution.