Ils voient une étrange lumière au fond de l'océan : leur découverte scientifique est incroyable
L'étude de chercheurs spécialisés en océanographie corrige une idée reçue qui circulait depuis des décennies.

Les satellites rapportent des zones étonnamment lumineuses dans l'océan Austral depuis des dizaines d'années. Les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses mais une nouvelle étude internationale publiée le 4 août révèle qu'ils se sont trompés. L'origine de cette brillance n'est pas du tout celle qu'on croyait...
L'océan Austral, qui entoure l'Antarctique, est une des régions les plus mystérieuses de la planète. Des images satellitaires ont mis en évidence des bandes de forte réflectance : l'eau y parait plus claire, presque scintillante par rapport aux régions voisines. Jusqu'ici, les scientifiques pensaient que ces reflets étaient causés par des microalgues marines appelées "coccolithophores". Celles-ci produisent de minuscules plaques de calcite appelées "coccolithes" qui, lorsqu'elles s'accumulent à la surface, créent une brillance visible depuis l'Espace. Cette interprétation a été corrigée par l'exploration de chercheurs partis en mer en 2025 pour effectuer différentes mesures des stocks de phytoplancton, des taux de calcification... et les comparer avec ce que voyaient les satellites.
Leurs résultats sont clairs : les zones très brillantes de l'océan ne sont pas liées aux coccolithophores mais à d'autres microalgues : les diatomées. Ces organismes minuscules, invisibles à l'œil nu, possèdent une sorte de coquille en verre naturel, faite de silice qui réfléchit fortement la lumière. La brillance mesurée par les satellites dans ces eaux polaires provenait en réalité de ces diatomées, avec une intensité plus de dix fois supérieure à celle de la calcite produite par les coccolithophores. Autrement dit, pendant des décennies, les satellites se sont trompés de coupables.
Au-delà de la correction de cette erreur, l'étude apporte des précisions sur le fonctionnement de l'océan Austral. Les chercheurs ont découvert que les microalgues qui fabriquent de la calcite n'étaient pas seulement très actives dans la Grande Ceinture de Calcite, mais aussi plus au sud, dans des zones où ils ne s'y attendaient pas. Leurs résultats permettront de mieux comprendre quelles microalgues jouent un rôle majeur dans le stockage du carbone par l'océan Austral, une région essentielle pour le climat de la planète.