Ce nombre d'heures de sommeil, vite atteint, ne doit pas être dépassé : au-delà, le risque de mortalité grimpe
C'est en réalité un signal que notre corps envoie.

Qui n'a jamais fait de grasse matinée réparatrice ? Alors que les Français dorment en moyenne 6h58 par nuit, soit juste à la limite des 7 heures recommandées, beaucoup comptent sur le week-end pour "rattraper" leur dette de sommeil accumulée pendant la semaine de travail. Car si le manque de sommeil est un enjeu de santé publique, une idée reçue persiste : plus on dort, mieux c'est. Pourtant, une récente étude suggère qu'un sommeil trop important pourrait être une fausse bonne idée, voire un indicateur de risque pour notre santé.
Pour en venir à leur conclusion, les scientifiques ont réalisé une méta-analyse. Le principe consiste à compiler et analyser les résultats d'études déjà publiées sur le sujet. Ici l'équipe a épluché les données de 79 études, qui ont suivi au total plus de 5 millions d'adultes sur une période d'au moins un an. "Nous avons cherché à étudier l'association entre la durée du sommeil court et long et la mortalité toutes causes confondues chez l'adulte", assurent les chercheurs dans la revue GeroScience. D'après leurs conclusions, en matière de sommeil, les deux extrêmes sont à risque.
Les résultats de l'analyse montrent que, par rapport aux personnes dormant entre 7 et 8 heures (considérée comme la durée de référence optimale), celles qui dorment moins de 7 heures voient leur risque de décès augmenter de 14 %. Fait plus surprenant, celles qui dorment 9 heures ou plus voient ce même risque augmenter de manière significative. "Une longue durée de sommeil (plus de 9 heures par nuit) était associée à un risque de mortalité de 34 % plus élevé." C'est donc cette durée de 9h de sommeil qu'il est conseillé de ne pas dépasser. De temps en temps, la dépasser n'est pas gravissime. Comme le soulignent les chercheurs, le sommeil excessif n'est pas la cause directe, mais plutôt le symptôme : "Un sommeil prolongé pourrait être lié à des problèmes de santé sous-jacents augmentant le risque de mortalité, tels que des maladies chroniques non diagnostiquées ou un dérèglement métabolique."
Il faut voir la durée de sommeil comme un indicateur. Si vous ressentez constamment le besoin de dormir plus de 9 heures, tout en vous sentant fatigué au réveil, cela doit être considéré comme un signal envoyé par votre corps. "Les résultats soulignent l'importance de prendre en compte la durée optimale du sommeil dans les stratégies de santé publique visant à améliorer la longévité." Le véritable objectif est donc de viser une régularité et une qualité du sommeil, dans une fenêtre comprise entre 7 et 9 heures par nuit. Et si un besoin de sommeil bien plus important s'installe durablement, il convient d'en parler à votre médecin.