"Elles le veulent toutes" : voilà le dernier repas préféré des personnes en fin de vie
C'est un chef cuisinier en soins palliatifs qui le révèle.
Plus la fin de vie est douce, plus elle se vit sereinement. Chez les personnes âgées, l'alimentation devient un acte de soin à part entière. Elle ne sert plus seulement à nourrir mais à réconforter, soulager et maintenir un lien avec la vie. Sans oublier qu'avec l'âge, le corps change : les capacités de mastication et de déglutition diminuent, les goûts évoluent, l'appétit baisse. "Les patients perdent souvent la capacité d'avaler ou leurs papilles gustatives changent à cause des médicaments et des traitements comme la chimiothérapie" observe Spencer Richards, chef cuisinier du centre de soins palliatifs Sobell House dans l'Oxfordshire en Angleterre. De même "beaucoup de personnes en soins palliatifs deviennent sensibles au sel" tandis que "les personnes atteintes de cancer ont souvent un faible pour le sucré".
Pour lui, il est essentiel d'adapter chaque repas aux souhaits des résidents : "Ce sont des petites attentions très importantes, surtout pour les personnes isolées ou qui se sentent seules." Chez les personnes très âgées, ces attentions alimentaires ont une valeur symbolique forte. D'ailleurs si les goûts varient selon les patients, il y a une demande qui revient le plus souvent dans les derniers jours de vie selon le chef cuisinier. Plus encore chez les plus de 80 et 90 ans.
Il s'agit du gâteau d'anniversaire. Au chocolat, à la crème, aux fraises... Beaucoup veulent remanger ce gâteau souvenir d'enfance. "Il y a eu cette femme qui a fêté ses 93 ans pendant son séjour. Elle n'avait pas eu une vie familiale très traditionnelle, et les gâteaux d'anniversaire n'en faisaient jamais vraiment partie. Quand on lui en a fait la surprise, elle était en larmes" raconte-t-il au site anglais du Mirror. Ce type de geste a un effet apaisant. Il soutient le moral, réactive la mémoire émotionnelle, et aide à mieux vivre les derniers jours.
Comme Spencer Richards aime le rappeler "la nourriture est un puissant vecteur d'émotions". Gail Inderwies, infirmière en soins palliatifs en Pennsylvanie (Etats-Unis) interrogé par le HuffPost, dit "toujours" aux familles avec lesquelles elle travaille, de préparer le plat préféré de la personne qui s'apprête à les quitter. "Être assis ensemble, partager une tradition et rire, c'est transmettre au patient mourant le message que tout ira bien."