C'est la cause numéro 1 des réveils en pleine nuit : "Si au bout de 15 minutes..."
Vous n'arrivez pas à dormir d'une traite ?

Selon un sondage de l'Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV), plus de 7 Français sur 10 déclarent se réveiller la nuit au moins une fois, voire plus de 2 fois chez les femmes. On ne parle pas ici des micro-réveils qui surviennent naturellement quand on passe d'un cycle de sommeil à l'autre mais des vrais réveils nocturnes qui durent plusieurs minutes et après lesquels il peut être difficile de se rendormir. "En ce moment particulièrement, le contexte socioculturel ou géopolitique peut être anxiogène et favoriser les réveils nocturnes et les insomnies. Même si on n'a pas le contrôle sur ce genre de choses, c'est quand même très stressant et ça peut impacter inconsciemment le sommeil" explique Damien Davenne, chercheur émérite à l'Université de Caen et chronobiologiste spécialiste des rythmes de vie.
Les réveils nocturnes sont par ailleurs plus nombreux avec l'âge. "En vieillissant, les besoins en sommeil ne diminuent pas forcément mais le sommeil se répartit un peu différemment au cours de la journée. On va avoir plus de facilités à s'endormir dans la journée - à piquer du nez ou à faire des siestes par exemple - et comme la programmation du sommeil se fait sur 24 heures, on va moins dormir la nuit et avoir plus de facilités à se réveiller la nuit", explique notre interlocuteur.
Mais le plus souvent, "le fait de se réveiller la nuit de manière intempestive est surtout lié à des facteurs individuels, nous indique notre interlocuteur. Ces réveils nocturnes traduisent des perturbations d'insécurité, de l'anxiété ou des ruminations. Des mécanismes d'éveil se mettent ainsi en place au milieu de la nuit parce que des choses nous travaillent ou nous préoccupent (un passage d'un examen, une présentation orale, un entretien d'embauche, un permis de conduire...)". Ces réveils sont plus fréquents lors de passages difficiles dans la vie, des événements personnels douloureux ou des périodes de stress au travail. Si au bout d'une quinzaine de minutes, le sommeil n'est pas revenu, il faut se lever et faire des activités douces (lire par exemple) en attendant le prochain train du sommeil.
Pour éviter ces réveils nocturnes, il faut revenir à des règles de base : avoir des heures de coucher et de lever régulières, pratiquer une activité physique régulière et suffisante au cours de la journée (particulièrement important quand on prend de l'âge car on a tendance à être plus sédentaire), manger léger et suffisamment tôt le soir pour ne pas se coucher en pleine digestion, dormir dans une chambre non surchauffée, limiter l'alcool, le café, le thé ou le tabac et éviter les écrans au moins 2 heures avant le coucher. Evidemment, si ces insomnies s'installent de manière durable et sont liées à des ruminations mentales, il peut être utile de consulter un psychologue pour travailler sur l'origine de l'anxiété. Des techniques d'hypnose, de méditation, de yoga ou de cohérence cardiaque peuvent aider.