Sommeil : voici la meilleure attitude à avoir avec une personne somnambule
Un médecin tranche enfin le débat de réveiller ou pas un somnambule.
Avez-vous déjà trouvé votre partenaire en pleine nuit assis au bout du lit, le regard dans le vide ? Pas de panique, il s'agit surement d'une crise de somnambulisme. "Le somnambulisme fait partie des évènements physiques indésirables qui vont se produire habituellement au cours du sommeil lent profond ou à un moment où le sommeil lent profond va changer pour un autre stade de sommeil" nous explique le Dr Françoise Vecchierini, spécialiste de sommeil et membre de l'Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Le sommeil lent se produit généralement dans les premières heures de la nuit, moment du début de la crise. Le somnambulisme touche surtout les enfants et les jeunes adultes, généralement jusqu'à 28-30 ans. Les personnes atteintes dorment et n'ont pas conscience de ce qu'elles font pendant la nuit mais "elles ont le sentiment qu'il s'est passé quelque chose".
Les enfants et adultes ne vont pas avoir le même comportement pendant une crise de somnambulisme. "L'enfant va se lever, marcher, se mettre à jouer et on le retrouve endormi sur le tapis du salon. Pour l'adulte, c'est souvent moins riche : parfois il se lève, il s'assoit, il se met demi-assis, il se tourne et se rendort", poursuit notre interlocutrice. Les somnambules peuvent aussi s'adonner à des activités coordonnées comme la marche ou tout ce qui est habituel pour eux. C'est est une parasomnie, qui signifie "à côté du sommeil" et qui est liée à une dissociation des états. "Cela signifie qu'on continue à dormir alors qu'on a la liberté d'agir, ce qui est contraire au sommeil physiologique" argue le Dr Vecchierini. On peut bouger, marcher, descendre un escalier et même ouvrir la fenêtre "même si c'est un peu plus maladroit que si on était éveillé". Un comportement qui n'est pas sans risque.
Contrairement au somnambulisme chez l'enfant, un adulte en pleine crise peut faire face à une image de quelqu'un ou quelque chose qui lui veut du mal, qui veut l'agresser. Il peut "se lever pour frapper, il a donc un risque de mise en danger". En effet, en plus du facteur génétique, un facteur déclenchant comme le stress ou un traumatisme, peut être la cause du somnambulisme. Si vous assistez à une crise de somnambulisme, il y a une attitude à avoir : "Il faut essayer tout doucement de ramener la personne au lit, sans la réveiller." Mais attention, il faut être prudent pour ne pas être victime d'agressivité. "Si la personne se défend, ou résiste simplement, il faut la laisser tranquille" prévient l'experte. Le mieux est alors d'observer en s'assurant que la personne ne se met pas en danger et ne sorte pas dans la rue.
Lorsqu'une personne est somnambule au sein du foyer, il faut faire quelques ajustements et sécuriser le milieu de vie pour empêcher l'ouverture des fenêtres, des portes et même des placards car "certains vont aussi faire la cuisine". Le mieux est d'aller consulter un professionnel de santé accompagné de l'adulte qui vit avec le somnambule "car c'est important d'avoir la description de la personne qui voit l'évènement" explique le Dr Vecchierini. Durant le diagnostic, il faut vérifier qu'il n'y a pas d'autres pathologies associées comme l'apnée du sommeil par exemple. La prise en charge se fait par niveau de gravité du somnambulisme. Un bilan avec un psychologue consistera à connaitre le taux d'anxiété et de stress et orienter vers de la relaxation ou encore de l'hypnose. Un travail sur l'hygiène de sommeil est également indispensable, "pour éviter les rebonds".