"Un vrai secret de longévité" : voici l'assiette pour vivre longtemps en bonne santé
C'est très simple mais il fallait y penser.
Toutes les études épidémiologiques le montrent : on mange trop sucré, trop salé, trop gras, et en trop grandes quantités. Pour vivre plus longtemps et en meilleure santé, il est recommandé de manger moins. Mais, comment concrètement ? Les conseils du Dr Christophe de Jaeger, médecin gérontologue et chercheur français spécialisé dans le vieillissement du corps humain.
Le principe de la restriction calorique ne date pas d'hier. Il a d'abord été décrit au début du siècle dernier par un physiologiste dénommé Clive McCay, puis il a été beaucoup développé par le médecin américain Roy Walford, pionnier dans l'étude de la longévité. C'est lui qui a démontré que, lorsque les rongeurs mangeaient pour simplement couvrir leurs besoins caloriques sans déficiences nutritionnelles (notion de restriction calorique), ils vivaient plus longtemps et en meilleure santé que les autres. Le chercheur a observé une fonte de la masse grasse, corrélée à une quasi disparition des facteurs de risque cardiovasculaires. Plus précisément, chez l'homme, la pression artérielle diminuait en-dessous de 12/7mmHg. Le cholestérol descendait aux valeurs d'un sujet jeune et le taux de mauvais cholestérol était très faiblel, tandis que les sucres chutaient considérablement. "Mais attention, il y avait toujours une activité physique car sans activité physique, on assiste à une fonte musculaire, et ensuite de la graisse. Plusieurs études ont mis en évidence les bénéfices de la restriction calorique", commente le Dr Christophe de Jaeger qui nous en dit plus sur ce "secret de longévité".
L'excès alimentaire fait le lit des maladies de surcharge. "Le corps n'arrivant plus à gérer ce qu'on lui apporte à travers l'alimentation, il le met en réserve dans la graisse et dans l'ensemble des autres cellules, ce qui va contribuer à encrasser notre organisme en général et nos cellules en particulier. Quand le corps se met en situation de restriction calorique, soit de manière naturelle parce que l'on mange moins, soit de manière artificielle parce qu'on prend certains médicaments comme la Metformine, les cellules vont se trouver dans l'obligation de mieux gérer leurs déchets et nos suppléments caloriques. Le corps doit alors aller chercher de l'énergie partout où il peut. La restriction calorique, c'est presque de l'écologie", développe le médecin gérontologue.
"La notion de restriction calorique est compliquée dans l'esprit des gens car il ne s'agit pas de faire un régime restrictif au sens où on ne mangerait pas certaines catégories d'aliments. Il s'agit simplement d'assurer à l'organisme ses besoins et juste ses besoins en prenant en compte le métabolisme de base et l'activité physique", prévient le spécialiste du vieillissement. En effet, une personne sédentaire n'aura pas les mêmes besoins caloriques qu'une personne très active. "Par exemple, un bûcheron dans la forêt canadienne peut avoir besoin de 4000 calories par jour et être quasiment en restriction calorique parce que cela correspond juste à ce dont il a besoin", illustre le Dr Christophe de Jaeger.
Chacun a un métabolisme différent et une organisation de vie différente. Il faut donc définir pour chaque individu ses besoins et ne pas aller au-delà, tout en adoptant une hygiène alimentaire qui ne comporte pas de carences. "En pratique, pour faire une restriction calorique de qualité, il convient de manger beaucoup plus de protéines, de diminuer les glucides à une portion beaucoup plus faible (20-25% au lieu de 50%), sauf si on fait du sport en compétition car le corps a besoin de glucides pour fonctionner. Il est recommandé d'adapter sa pratique sportive à la ration de glucides ou l'inverse. Si on court tranquillement autour du lac, on n'a pas besoin de beaucoup de glucides, mais si on vise la performance, oui !", détaille notre expert. Pour renforcer sa santé et vivre plus longtemps, il est recommandé de manger peu, bien, et de pratiquer une activité physique réelle (effectuer 10 000 pas par jour n'est pas considéré comme une activité physique suffisante).
Merci au Christophe de Jaeger, médecin gérontologue et chercheur français spécialisé dans le vieillissement du corps humain, auteur de Bien vieillir sans médicaments dès 40 ans (Éditions du cherche midi)