A partir de cet âge, le risque de mourir est "très élevé" selon les démographes

Cela explique que, finalement, peu de gens deviennent centenaires. 

A partir de cet âge, le risque de mourir est "très élevé" selon les démographes
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Aujourd'hui, il n'est plus si rare de vivre jusqu'à 95, 100 ans et plus en France... En 2024, le pays compte plus de 31 000 centenaires (soit 30 fois plus qu'il y a 50 ans) et selon les prévisions de l'Insee, ce chiffre pourrait atteindre plus de 200 000 en 2070. Les probabilités actuelles montrent que 1% des nouveau-nés garçon et 4% des nouveau-nés filles seront centenaires.

Peu importe l'âge qu'on atteindra, la fin de vie est un passage obligé qui n'épargne personne. On peut mourir brutalement d'un accident, ou plus progressivement d'un cancer, d'un problème cardiaque, de la maladie d'Alzheimer... Lorsqu'il est question du décès d'une personne âgée, ou très âgée, diagnostiquée d'aucune pathologie (du moins publiquement), il est assez commun d'entendre que cette personne est "morte de vieillesse".  "En pratique, on ne meurt pas de vieillesse, on meurt de maladie. On meurt d'un événement qui survient dans la vie [...] La vieillesse est le symptôme de la fin, d'un corps qui lâche, soit touché par une pathologie qui raccourcit la durée de vie ou simplement par des organes qui s'épuisent et c'est la fin physiologique de la vie", nous expliquaient le Dr Sophie Moulias, gériatre à Paris, et Giovanna Marsico, directrice du Centre National Fin de vie Soins palliatifs dans un précédent article.

Sans forcément atteindre des âges canoniques, les gens vivent globalement de plus en plus vieux en France. Mais à partir de quel âge a-t-on plus de risque de mourir ? En moyenne, les femmes vivent plus longtemps que les hommes : environ 86 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. "Toutefois, plus de la moitié des garçons naissant aujourd'hui vivront au moins jusqu'à 83 ans, voire jusque 88 ans pour les filles. Arrivés à ces âges, le risque de décéder dans l'année (défini par ce qu'on appelle "le quotient de mortalité", ndlr) est très élevé : entre 6 et 8%", peut-on lire dans le rapport Population et Sociétés publié par l'Institut national d'études démographiques (Ined). Ce qui peut expliquer que, finalement, peu de gens deviennent centenaires. 

Selon l'Ined, le risque de mortalité est très faible pendant l'enfance, puis augmente de façon exponentielle à partir de l'âge de 30 ans et à tout âge le risque est plus faible pour les femmes. À partir de 95 ans, les taux sont mal estimés en raison des erreurs de déclaration d'âge au recensement et, aux très grands âges (105 ans et plus), à cause du faible nombre de survivants donc de décès.