Cet aliment est vraiment mauvais pour la santé : il augmente aussi les crises de goutte
"Nos résultats offrent des informations précieuses pour aider les individus à réduire leur risque de goutte" se sont réjouis les chercheurs.
L'incidence de la goutte augmente dans le monde entier, y compris dans les pays d'Europe comme en France. Elle est provoquée par un excès d'acide urique dans le sang et se traduit par la formation de cristaux dans et autour des articulations ce qui entraine des crises très douloureuses. "L'alimentation joue un rôle important dans la pathogénèse de la goutte" rappellent les chercheurs d'une étude chinoise. Ils se sont précisément penchés sur la relation entre l'apport en glucides et le risque de goutte.
Les scientifiques ont étudié les données de plus de 187 000 personnes âgées de 40 à 69 ans, qui n'avaient pas de goutte au départ. Des questionnaires ont permis d'en savoir plus sur leurs habitudes de vie en évaluant la consommation de 206 types d'aliments et 32 types de boissons. Les glucides ont été classés en plusieurs catégories :
- les glucides totaux (sucres simples (fructose, glucose, galactose, sucre de table, lactose), sucres complexes (amidon) et polyols (xylitol, mannitol, sorbitol…))
- les sucres totaux (sucres ajoutés + sucres naturels)
- les sucres libres (sucres ajoutés)
- les sucres non libres (présents naturellement dans les aliments)
- l'amidon (dans les pommes de terre, le riz, le pain, les pâtes)
- les fibres
Les participants ont été classés en fonction de leur risque génétique de goutte et plusieurs facteurs ont été pris en compte comme l'âge, le sexe, l'origine ethnique, l'indice de masse corporelle (IMC), la consommation de tabac, d'alcool ou encore l'activité physique.
D'après les résultats publiés dans la revue "Nutrients", durant les 12 années qu'a duré l'expérience, "2 548 cas de goutte ont été enregistrés". Les chercheurs ont constaté que la consommation de glucides totaux, de sucres totaux, de sucres non libres, d'amidon et de fibres était associée à un risque réduit de goutte, tandis que la consommation de sucres libres était, elle, liée à un risque majoré de goutte (+15%). Ce risque était encore plus élevé chez les participants cumulant aussi un risque génétique élevé. "Nos résultats offrent des informations précieuses pour aider les individus à réduire leur risque de goutte grâce à des ajustements de l'apport en glucides alimentaires" ont commenté les auteurs.
Concrètement, c'est le sucre ajouté qu'il faut réduire voire bannir de son alimentation. On le trouve par exemple dans la confiture, les gâteaux, pâtisseries, céréales du petit-déjeuner, plats préparés, sodas, jus de fruits, limonades, sirops, sauces... Une cuillère à soupe de ketchup contient à peu près une cuillère à café de sucres ajoutés et une canette de soda en contient jusqu'à 10. Chez les patients souffrant de crises de goutte, il est également recommandé d'avoir une alimentation pauvre en viande et en poisson et d'éviter les boissons alcoolisées.