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"Ça m'a coûté 20 euros" : cette analyse de sang n'est plus remboursée, beaucoup ne le savent pas

Même avec une ordonnance.

"Les gens ne le savent pas, nous l'avons nous-mêmes découvert très récemment" nous a confié une secrétaire médicale d'un laboratoire d'analyses en juillet dernier. La décision a pourtant été actée le 25 novembre 2021 au Journal Officiel et est entrée en vigueur depuis 2022. Mais preuve que l'information n'a pas été suffisamment partagée par les services de santé, l'Assurance maladie a publié un "point" sur la prescription et la prise en charge du dosage en question, au début de l'année 2024. 

Ce dosage est particulièrement réalisé à l'automne et en hiver, en raison du manque de soleil, mais il peut être demandé par le médecin tout au long de l'année. Pour autant une ordonnance ne suffit pas à être remboursé. Et ça, beaucoup de Français ne le savent pas. Cette analyse de sang est celle du dosage de la vitamine D. "Entre 2015 et 2022, le nombre de dosages sanguins en vitamine D remboursés par l'Assurance Maladie a augmenté de 76 %" défend l'Assurance maladie dans son fameux point d'information. "La Haute Autorité de santé concluait dès 2013 que le dosage de la vitamine D dans le sang n'apporte pas de renseignements utiles aux professionnels de santé (...) or plus de 40 millions d'euros de remboursements sont liés chaque année à ces dosages" poursuit l'organisme.

Concrètement, aujourd'hui, l'Assurance maladie rembourse le dosage de la vitamine D dans six cas précis :

  • suspicion de rachitisme
  • suspicion d'ostéomalacie ;
  • suivi ambulatoire de l'adulte transplanté rénal au-delà de trois mois après transplantation
  • avant et après chirurgie bariatrique
  • évaluation et prise en charge des personnes âgées sujettes aux chutes répétées
  • pour respecter les résumés des caractéristiques du produit (RCP) des médicaments préconisant la réalisation de l'acte 1139.

En dehors de ces situations, l'organisme estime qu'il est "inutile de doser la vitamine D, notamment lors de l'instauration ou du suivi d'une supplémentation". La prise de vitamine D peut être instaurée sans dosage mais il est toujours mieux pour l'organisme de se supplémenter parce qu'il y a une carence, que seule une prise de sang peut confirmer.

Si le patient ne répond pas aux six critères énoncés ci-dessus, le médecin prescripteur doit indiquer le caractère non remboursable de l'acte en apposant sur l'ordonnance la mention "HN" (hors nomenclature) ou "NR" (non remboursable) à côté du dosage de la vitamine D. Le patient doit alors payer l'acte dans sa totalité. "Cela m'a coûté 19,63 euros" nous informe une jeune femme dont le médecin a prescrit un dosage pour rechercher une éventuelle carence (carence qui a été confirmée lors des résultats et nécessité une supplémentation). "Nous informons les gens avant la réalisation de l'analyse si elle ne peut pas être remboursée, précise la secrétaire médicale. Malheureusement, certains ne peuvent pas payer donc ne la font pas."