Après 50 ans, vivre dans cet endroit diminue considérablement le risque d'avoir la maladie d'Alzheimer

Le lieu où on habite peut réduire le risque de déclin cognitif.

Après 50 ans, vivre dans cet endroit diminue considérablement le risque d'avoir la maladie d'Alzheimer
© Yakobchuk Olena - stock.adobe.com

À mesure que les années passent, les signes de déclin cognitif augmentent. Le déclin cognitif correspond à la diminution progressive des capacités mentales. Cela se traduit par des oublis fréquents, des difficultés de concentration, des problèmes de langage et des confusions lors d'une prise de décision. S'il fait partie du processus normal de vieillissement, le déclin cognitif peut aussi être le signe de troubles plus graves, comme la maladie d'Alzheimer ou autres formes de démence. Des chercheurs de la Boston University of Public Health ont voulu savoir s'il y avait un lien entre plusieurs paramètres, dont le lieu d'habitation, et le risque de déclin cognitif.

Dans leur étude publiée dans la revue "Environmental Health Perspectives", les scientifiques ont analysé des données de 16 962 infirmières américaines âgées de 70 ans et plus, qui ont été suivies entre 1995 et 2008. Ils ont mesuré l'exposition de toutes ces femmes aux espaces verts, en utilisant un outil appelé "Indice de Végétation Normalisé." Basé sur des images satellites, cet outil a permis d'estimer la quantité de végétation autour des lieux de vie des participantes. Ces dernières ont également passé plusieurs séries de tests cognitifs par téléphone. D'autres facteurs ont été pris en compte dans l'analyse des données : l'âge, le niveau d'éducation, le statut socio-économique du lieu de vie, les potentielles expériences de dépression (et l'utilisation d'antidépresseur), l'indice de masse corporelle (IMC) ou encore la pollution de l'air. 

Selon les chercheurs, le lieu d'habitation est intimement lié au déclin cognitif. Ainsi, ils ont découvert qu'une exposition plus élevée à la verdure pendant le milieu de la vie était associée à une amélioration de la santé mentale et physique et donc à un ralentissement du déclin cognitif plus tard dans la vie (un recul de 8 mois sur une année). Chez les femmes qui portent le gène APOE-ɛ4 (un gène que 25% de la population ont et qui augmente le risque de développer une maladie d'Alzheimer), ce ralentissement était encore plus marqué avec un ralentissement du déclin cognitif 3 fois plus important.

"Cette étude suggère qu'une forte verdure résidentielle à l'âge mûr peut offrir des avantages protecteurs pour le maintien de la fonction cognitive et la prévention du déclin cognitif plus tard dans la vie", partage Marcia Pescador Jimenez, auteure principale de l'étude. "Nos résultats sont essentiels car ils mettent en lumière les avantages cognitifs d'une exposition accrue aux espaces verts au niveau de la population, en particulier parmi les sous-groupes vulnérables de la population, tels que les porteurs du gène APOE-ɛ4", Selon elle, améliorer l'environnement des quartiers à faible statut socio-économique, en leur offrant un accès à des espaces verts, pourrait être une solution pour améliorer la santé cognitive et réduire les inégalités de santé.

Un accès direct à la Nature diminue le stress, l'anxiété et permet de minimiser les symptômes de la dépression. La verdure encourage aussi les gens à sortir, marcher, faire de l'exercice, ce qui est bénéfique pour la santé du cerveau. Enfin, les espaces verts favorisent les interactions sociales, favorables au bien-être émotionnel et cognitif.