Les femmes détestent entendre cette phrase pendant leurs règles, une étude montre qu'elle n'est vraiment pas justifiée
Le débat est clos.
Humeurs mauvaises, performances sportives moindres, capacités intelectuelles réduites... Les femmes sont victimes de nombreux préjugés pendant leurs règles. Des idées reçues qui renforcent leur stigmatisation selon les périodes de leur cycle. Une équipe de chercheurs anglais de l'University College London et de l'Institut du Sport, de l'Exercice et de la Santé (ISEH) pourrait donner tort à ces préjugés. Ils ont exploré les effets du cycle menstruel sur les processus cognitifs des femmes, en particulier dans le cadre sportif et ont publié leurs résultats dans la revue "Neuropsychologia".
Ces scientifiques ont réalisé une batterie de tests sur 241 participants, femmes et hommes, chargés de réaliser divers exercices pour mesurer leur temps de réaction, leur attention, leur fonctions visuo-spatiales (rotation mentale en 3D) et leur anticipation temporelle. Les sujets ont aussi rempli des questionnaires d'humeur et de symptômes et des applications de suivi des règles ont été utilisées pour estimer dans quelle phase de leur cycle se trouvaient les participantes lors des exercices. Contrairement à ce que l'on dit, les résultats ont montré qu'il n'y avait aucune différence dans les temps de réaction et la précision entre les hommes et les femmes.
Mieux que cela, les femmes en période de règles obtenaient même de meilleurs résultats cognitifs que pendant d'autres phases de leur cycle, avec des temps de réaction plus rapides. Par exemple, leur timing étaient en moyenne 10 millisecondes plus précis dans un exercice de déplacement de balles, "ce qui remet en question ce que les femmes, et peut-être la société en général, supposent de leurs capacités à ce moment particulier du mois", explique le Dr Flaminia Ronca, autrice de l'étude dans un communiqué. De quoi faire taire tous ceux qui prononcent cette phrase que toutes les femmes détestent : "T'as très règles ou quoi ?"
En revanche, les femmes ont montré des temps de réaction plus lents et une moins bonne anticipation du timing entre l'ovulation et l'arrivée des règles (avant donc), aussi appelée "phase lutéale", et davantage d'erreurs autour de l'ovulation. "La recherche suggère que les athlètes féminines sont plus susceptibles de subir certains types de blessures sportives pendant la phase lutéale et l'hypothèse est que c'est en raison de changements biomécaniques résultant de variations hormonales" poursuit le Dr Flaminia. Les chercheurs espèrent in fine que leurs découvertes encouragent le dialogue entre les entraineurs et leurs athlètes féminines "autour du bien-être".