Considéré comme malpoli, ce geste montre pourtant que vous avez un gros cerveau
On le fait entre 5 et 10 fois par jour...
La taille du cerveau humain n'a cessé d'augmenter au fil de l'évolution. En 7 millions d'années, elle a été multipliée par 3. Dans le même temps, les capacités intellectuelles et cognitives des humains se sont considérablement renforcées, ce qui suggère que la taille du cerveau serait proportionnelle à l'intelligence. Cette proportionnalité a été démontrée à plusieurs reprises prouvant que plus l'organe de la pensée est volumineux, plus il offre d'espace pour les neurones, le traitement des informations et la capacité de mémorisation. Evidemment, la taille du cerveau ne serait pas le seul paramètre à prendre en compte pour mesurer l'intelligence : l'organisation cérébrale ou certains mécanismes de connexion neuronale y participent aussi fortement. Plus récemment, des biologistes de l'Université d'Utrecht et de l'Institut polytechnique de l'Université d'État de New York ont découvert un drôle de lien entre la taille du cerveau, l'intelligence et un geste que l'on fait tous quotidiennement.
Ce geste, on le fait entre 5 et 10 fois par jour et il est souvent considéré comme un malpoli ou irrespectueux. Pourtant, selon les chercheurs, il serait lié à une plus grande intelligence car il permettrait de refroidir le cerveau. Avez-vous une petite idée du geste en question ? Il s'agit du bâillement. "Grâce à l'inhalation simultanée d'air frais et à l'étirement des muscles entourant les cavités buccales, le bâillement refroidit le flux de sang vers le cerveau et a ainsi une fonction de thermorégulation, détaille Andrew Gallup, auteur principal de l'étude publiée dans la revue scientifique Communications Biology. Et plus le cerveau est gros ou actif, plus il a besoin de refroidissement, donc plus de bâillements". Dès lors, selon les scientifiques, les "gros cerveaux" bâilleraient plus souvent et plus longtemps.
Pour parvenir à cette surprenante conclusion, les chercheurs ont collecté près de 1 300 bâillements provenant de 55 espèces de mammifères et de 46 espèces d'oiseaux. Ensuite, ils ont relié les bâillements aux données cérébrales et neuronales fournies par l'équipe scientifique de l'Université Charles de Prague. Cela leur a permis de conclure que, indépendamment de la taille du corps, la durée et la fréquence des bâillements d'une espèce à l'autre augmentent avec la taille et le nombre de neurones du cerveau d'une espèce donnée. "Nous devrions peut-être cesser de considérer le bâillement comme impoli ou un signe d'ennui, et plutôt penser qu'un individu qui bâille est plus alerte et attentif" concluent les chercheurs.