Des chercheurs français découvrent un risque de leucémie chez les enfants nés par PMA

En France, 1 enfant sur 30 naît par assistance médicale à la procréation, aussi appelée AMP ou PMA. Les techniques de PMA comme l'insémination artificielle ou la fécondation in vitro représentent un véritable espoir pour de nombreux couples confrontés à des difficultés ou à l'impossibilité de procréer naturellement et qui désirent devenir parents. Pour la première fois, des chercheurs de l'Inserm et du groupement d'intérêt scientifique Epi-Phare (ANSM/Cnam) ont publié les résultats d'une étude visant à comparer le risque de cancer des enfants conçus par PMA à celui des enfants conçus de façon naturelle. Les résultats sont étonnants.

L'étude publiée le 3 mai dans la revue JAMA Network Open portait sur plus de 8.5 millions d'enfants nés entre 2010 et 2021 en France, dont 3% étaient nés par assistance médicale à la procréation : 60 106 enfants sont nés après insémination artificielle, 133 965 après transfert d'embryons frais et 66 165 après transfert d'embryons congelés consécutifs à une FIV classique ou par ICSI (injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes). Tous les enfants ont été suivis jusqu'à un âge médian de quasiment 7 ans. Au cours du suivi, 9 256 enfants dont 292 enfants conçus par AMP ont développé un cancer. L'étude ne montre pas d'augmentation du risque global de cancer chez ces enfants par rapport aux enfants conçus "naturellement", ce qui est "rassurant". En revanche, "une légère augmentation du risque de leucémie a été observée chez les enfants conçus par FIV ou ICSI. Cette augmentation est très faible, de l'ordre d'un cas supplémentaire pour 5 000 nouveau-nés conçus par FIV ou ICSI ayant atteint l'âge de 10 ans", indiquent les chercheurs français. Le mécanisme en cause n'a pas été identifié.

Pour rappel, la leucémie est une forme de cancer du sang qui provoque une anémie. Elle se caractérise par la production d'un grand nombre de globules blancs immatures qui, s'ils quittent la moelle osseuse et circulent dans le sang, peuvent envahir tous les organes. Il en existe plusieurs types touchant entre 9 000 et 10 000 personnes chaque année en France. Les leucémies représentent 29 % des cas de cancer diagnostiqués chez les moins de 15 ans selon l'Institut National du Cancer.

Toutes ces données restent encore limitées et nécessitent la poursuite des recherches sur le plus long terme, tiennent à préciser les chercheurs. Il est par ailleurs nécessaire de continuer les efforts de recherche pour comprendre quels mécanismes liés aux techniques d'AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents pourraient induire l'augmentation du risque de leucémie, si celle-ci se confirmait.